9 décembre 2025 – Les marchés pétroliers mondiaux demeurent sous pression et continuent de montrer des signes persistants de fragilité. Ce mardi, le Brent a clôturé à 62,37 dollars le baril et le West Texas Intermediate (WTI) à 58,74 dollars, confirmant une tendance baissière qui perdure depuis plusieurs semaines et mettant désormais la barre symbolique des 60 dollars en ligne de mire.
La baisse des prix reflète avant tout une demande mondiale plus faible que prévu. L’hiver anormalement doux en Europe, combiné à un ralentissement industriel en Chine où l’indice PMI manufacturier est tombé à 49,1 en novembre, a limité la consommation de carburants et de produits pétrochimiques, bien en dessous des prévisions saisonnières, accentuant le déséquilibre entre l’offre et la demande et exerçant une pression continue sur le marché.
Cette situation est aggravée par la hausse persistante des stocks américains. Selon l’EIA, les réserves commerciales de pétrole brut ont augmenté de 0,574 million de barils pour la semaine se terminant le 28 novembre, atteignant un total de 427,5 millions de barils, soit 5 % au-dessus de la moyenne quinquennale, ce qui renforce encore la pression baissière sur les prix et limite tout rebond immédiat.
L’incertitude est également alimentée par la politique de l’OPEP+. Lors de sa réunion du 4 décembre, le cartel a autorisé une micro-augmentation de 137 000 barils par jour pour janvier 2026, tout en suspendant toute hausse supplémentaire au premier trimestre, reflétant des divisions internes : l’Arabie saoudite et les Émirats souhaitent maintenir les quotas actuels, tandis que la Russie et le Kazakhstan plaident pour un assouplissement rapide, laissant le marché dans l’expectative.
Parallèlement, la reprise de la production sur le champ pétrolier irakien de West Qurna 2, après une interruption liée à une fuite sur un oléoduc, a ramené l’offre à environ 460 000 barils par jour, soit 0,5 % de l’offre mondiale, renforçant les anticipations d’un approvisionnement plus abondant. Les tensions autour de l’Ukraine restent élevées, avec des désaccords persistants sur les garanties de sécurité et le statut territorial, tandis que les attaques répétées contre les infrastructures énergétiques maintiennent la prime de risque géopolitique à un niveau élevé et limitent toute reprise durable des prix.
Les analystes envisagent plusieurs scénarios pour les semaines à venir. Dans le cas d’une poursuite de la dérive baissière (60 % de probabilité), le Brent pourrait chuter entre 55 et 58 $ si l’OPEP+ reste passive et que les stocks américains continuent d’augmenter, accentuant ainsi la pression sur le marché. Une stabilisation fragile (30 %) pourrait maintenir le Brent entre 60 et 65 $ si les coupes actuelles sont respectées et que l’hiver se refroidit légèrement, apportant un soutien temporaire aux cours. Enfin, un rebond technique (10 %) pourrait pousser le Brent au-dessus de 70 $ en cas de réduction supplémentaire de la production par l’OPEP+ ou d’un incident géopolitique majeur, entraînant un regain de volatilité et de tension sur le marché.
Le rapport mensuel de l’EIA, attendu mercredi 10 décembre, pourrait influencer la tendance des prix dans les prochains jours et jouer un rôle déterminant dans l’orientation du marché, tandis que les investisseurs devront également suivre de près la production irakienne, l’évolution de la crise ukrainienne et les décisions de la Réserve fédérale américaine pour anticiper les prochaines fluctuations.

























