Le conflit dans la région orientale de la République Démocratique du Congo (RDC) perdure, alimenté par des violences incessantes et des enjeux géopolitiques complexes. Dans ce contexte, l’Algérie tente de s’imposer comme un acteur majeur de la médiation en Afrique, affichant sa volonté de jouer un rôle central dans la recherche d’une solution pacifique. Sous la houlette du président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a intensifié ses efforts diplomatiques en multipliant les consultations avec les principaux protagonistes du dossier congolais, notamment le Rwanda et la RDC. Pourtant, derrière cet engagement affiché, l’Algérie dispose-t-elle vraiment des moyens nécessaires pour exercer une influence significative et durable sur ce conflit ? Cette diplomatie de façade, malgré sa volonté affichée, ne semble pas à la hauteur des enjeux de la crise congolaise.
L’Algérie, bien que, membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025, manifeste une volonté de contribuer à la résolution de la crise en Afrique, souffre d’un manque d’ancrage direct dans la région des Grands Lacs. À l’inverse de l’Angola, qui bénéficie d’une forte présence économique et politique en Afrique centrale, l’Algérie n’a ni l’influence économique ni les liens stratégiques nécessaires pour exercer une pression significative sur les acteurs en conflit. Cette situation limite grandement la portée de son action, d’autant plus qu’elle n’a pas de relations privilégiées avec des pays-clés comme le Rwanda. Le manque d’une telle présence géopolitique prive l’Algérie de la capacité de peser efficacement sur les négociations de paix.
Alors que la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) s’apprêtent à tenir un sommet crucial pour la RDC, l’Algérie semble confinée à une position marginale dans ce processus. Si le sommet représente une occasion de peser sur l’apaisement des tensions, son rôle limité dans ces discussions témoigne de l’isolement diplomatique de l’Algérie dans cette crise. Cette absence d’implication significative dans les processus de paix en Afrique centrale souligne encore une fois les limites de son influence sur le terrain.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a récemment évoqué la nécessité d’une « mobilisation diplomatique accrue » pour apaiser les tensions en RDC, mais cette déclaration demeure essentiellement symbolique. Si l’Algérie soutient activement les initiatives de médiation menées par des pays comme le Kenya ou l’Angola, elle n’a proposé aucune action concrète ni plan de médiation autonome. L’Algérie semble, dans ce contexte, plus intéressée par la visibilité diplomatique que par une véritable implication sur le terrain. Les échanges informels et les prises de position ne suffisent pas à engager des négociations efficaces.
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