Quiconque suit les médias locaux au cours des dernières années remarquera sans aucun doute un intérêt accru pour la question de la propagation alarmante de la consommation de drogues parmi les citoyens, indépendamment de leur genre ou de leur statut social, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. Cela contraste avec une période antérieure où le phénomène de la prolifération des drogues n’était ni une préoccupation officielle ni populaire, et où l’on a préféré fermer les yeux jusqu’à ce que la situation s’aggrave ces dernières années. La consommation de drogues a alors touché toutes les tranches d’âge et des deux sexes, y compris les jeunes hommes et femmes, et même les mineurs, selon les déclarations de certains responsables qui ont évoqué la présence de ce fléau parmi les élèves des collèges, voire peut-être à des niveaux encore plus jeunes.
Face à cette honte et ce scandale, les autorités publiques ont commencé à envisager un durcissement des sanctions. Le dernier projet de loi propose des peines allant jusqu’à la peine de mort pour les petits trafiquants de drogue. En revanche, les grands barons de la drogue, souvent des hauts responsables de l’État, tels que des généraux ou des hommes d’affaires proches de la clique au pouvoir, semblent échapper à toute réprimande. Cette proposition trouve des défenseurs parmi certaines forces politiques et personnalités au sein du Parlement, des forces proches d’une logique de droite populiste, qui se concentrent sur les symptômes du problème tout en négligeant manifestement les causes profondes et les circonstances entourant ce phénomène.
Après l’aggravation de la consommation de drogues, qui a connu de nombreuses évolutions qualitatives, notamment l’exportation de stupéfiants vers le reste du monde, notre pays est passé du statut de simple consommateur à celui de producteur et d’exportateur. La majorité des produits exportés sont des comprimés hallucinogènes fabriqués dans nos usines, ainsi que de la cocaïne, dont la production locale a connu un essor considérable récemment, sans parler d’autres types de drogues qui rencontrent une forte demande, notamment parmi les élèves des établissements scolaires. Cette consommation est également importante chez les femmes, toutes tranches d’âge et classes sociales confondues. On peut ainsi voir une fonctionnaire occupant un poste élevé consommer de la cocaïne, tandis qu’une autre femme, chez elle, fume du cannabis tout en se livrant à la prostitution. Les drogues sont devenues un refuge et un analgésique pour les citoyens, une échappatoire face aux pressions et à l’oppression exercées par la clique au pouvoir.
