Un nouveau coup dur frappe le gouvernement espagnol. Santos Cerdan, numéro trois du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a annoncé sa démission le 12 juin 2025, après avoir été mis en cause dans une affaire de corruption présumée qui secoue la scène politique depuis plusieurs mois. Cette démission intervient alors que plusieurs proches du Premier ministre Pedro Sanchez sont également visés par des enquêtes judiciaires, fragilisant un peu plus le pouvoir socialiste.
Lors d’une conférence de presse tenue le même jour, Pedro Sanchez a adressé ses excuses aux citoyens espagnols, affirmant ignorer tout des affaires qui impliqueraient Santos Cerdan. « Jusqu’à ce matin même, j’étais convaincu de l’intégrité de Santos Cerdan », a-t-il déclaré, reconnaissant néanmoins ses propres faiblesses, mais insistant sur son engagement à promouvoir une « politique propre ». Le chef du gouvernement a également annoncé la mise en place d’un audit externe des comptes du PSOE et une restructuration imminente de la direction du parti, pour tenter d’assainir la situation.
L’affaire qui a éclaté repose sur un rapport de police pointant des indices concordants quant à la possible participation de Santos Cerdan dans une attribution illégale de marchés publics, en complicité présumée avec l’ex-ministre José Luis Abalos et Koldo Garcia Izaguirre. Ces marchés concerneraient notamment l’achat d’équipements de santé pendant la pandémie de Covid-19, une période où la gestion des ressources publiques a été particulièrement scrutée.
Sous la pression des critiques et des appels à la démission, notamment des députés de l’opposition présents à la Chambre basse qui scandaient « Démission ! », Santos Cerdan a choisi de se retirer de ses fonctions politiques et de ses responsabilités au sein du PSOE. Dans un communiqué, il a affirmé « n’avoir jamais rien commis d’illégal » et a déclaré qu’il se présentera devant la justice le 25 juin pour répondre aux questions du juge. Il a justifié sa démission par la volonté de protéger son parti et le gouvernement, qu’il considère comme des institutions importantes pour l’Espagne.
Cette démission survient alors que les enquêtes judiciaires se multiplient autour de proches du Premier ministre. Outre José Luis Abalos, dont l’épouse et le frère sont également concernés par des accusations de trafic d’influence, le procureur général nommé par le gouvernement fait face à des accusations liées à des fuites d’informations. Ces affaires entachent gravement l’image du gouvernement socialiste, d’autant plus que Pedro Sanchez doit compter sur le soutien fragile de partis d’extrême gauche ainsi que de formations régionales catalanes et basques pour maintenir sa majorité à l’Assemblée.
Le leader de l’opposition, Alberto Nuñez Feijoo, a dénoncé une « mafia » au sein du parti au pouvoir et du gouvernement, appelant à une remise à plat totale de la gestion publique. Des manifestations d’ampleur ont d’ailleurs eu lieu à Madrid, rassemblant des dizaines de milliers de personnes réclamant le départ de Pedro Sanchez.
Du côté de la coalition gouvernementale, des voix modérées, comme celle du ministre de la Culture Ernest Urtasun, issu de Sumar, exigent des mesures drastiques contre la corruption, notamment l’éviction rapide de Santos Cerdan, ce qui fut fait. Cette crise politique révèle l’extrême vulnérabilité du gouvernement socialiste à quelques mois des échéances électorales et interroge sur la capacité de Pedro Sanchez à redresser la barre dans un contexte d’opprobre grandissant.