Washington, 26 juin 2025 – Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a affirmé ce jeudi que les frappes menées le 22 juin contre plusieurs sites nucléaires iraniens avaient « détruit » les installations ciblées, malgré la circulation d’un rapport du renseignement militaire remettant en question l’ampleur réelle des dégâts infligés.
Lors d’une conférence de presse au Pentagone, aux côtés du président des chefs d’état-major interarmées, le général Dan Caine, Hegseth a insisté sur « le succès opérationnel » de la campagne de bombardements, menée par sept bombardiers B-2, et a défendu l’approche adoptée par l’administration Trump dans ce qu’il a qualifié de « réponse décisive » à la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran.
« Grâce à une action militaire audacieuse, le président Trump a affaibli durablement les capacités nucléaires de l’Iran. Nous avons détruit leurs installations clés », a déclaré Hegseth, tout en accusant certains médias de « miner le moral des forces armées » en relayant un rapport préliminaire de la Defense Intelligence Agency (DIA).
Ce rapport interne, divulgué à la presse mercredi, suggérait que les frappes n’auraient retardé le programme nucléaire iranien que de quelques mois, mettant en doute l’efficacité stratégique de l’opération. Il évoquait également la possibilité que certaines infrastructures soient rapidement réparées.
Face à ces critiques, le général Caine a détaillé les aspects techniques de la mission, affirmant que les bombes guidées avaient atteint « avec précision » leurs cibles, notamment le site hautement sécurisé de Fordow. Il a présenté des images satellite et des vidéos montrant les impacts, affirmant que « les preuves recueillies confirment la réussite de l’opération ».
De son côté, le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également appuyé cette version en déclarant que « des installations nucléaires iraniennes clés ont été rendues inopérantes » et que leur reconstruction prendrait des années, sans toutefois fournir de détails supplémentaires.
Le débat intervient alors que le conflit israélo-iranien a mis à rude épreuve les équilibres régionaux et internationaux. Si l’Iran nie toute intention militaire dans son programme nucléaire, Israël justifie ses frappes comme une nécessité pour empêcher la République islamique d’acquérir l’arme atomique. L’intervention américaine, initialement évitée par l’administration Trump, est finalement intervenue après plusieurs jours de bombardements iraniens sur le territoire israélien.
Malgré les déclarations du Pentagone, certains analystes restent prudents quant à l’évaluation des dégâts à ce stade. L’absence de vérifications indépendantes et la rapidité des conclusions laissent place à l’incertitude sur les conséquences réelles de l’opération.
Enfin, la polémique autour du rapport de la DIA souligne aussi les tensions internes aux institutions américaines sur la communication et la transparence à propos d’un épisode militaire aussi sensible.