Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne, a officiellement déposé lundi son dossier de candidature pour la présidentielle prévue le 28 décembre, a constaté un journaliste de l’AFP. Ce scrutin doit théoriquement permettre de rétablir l’ordre constitutionnel quatre ans après le coup d’État militaire de 2021.
Âgé de 40 ans, Mamadi Doumbouya dirige la Guinée d’une main de fer depuis sa prise de pouvoir, lorsqu’il a renversé le président civil Alpha Condé, alors au pouvoir depuis plus de dix ans. Sa candidature, vivement soutenue par ses proches depuis plusieurs mois, était largement attendue malgré sa promesse initiale de rendre le pouvoir aux civils.
Arrivé et reparti de la Cour suprême en véhicule blindé, entouré de forces spéciales, Doumbouya, vêtu d’un boubou blanc, n’a fait aucune déclaration publique lors du dépôt de sa candidature. Sur place, des milliers de Guinéens, venus en bus et minibus des différentes communes de Conakry, avaient convergé depuis le matin pour manifester leur soutien.
Le scrutin présidentiel, espéré depuis des années par la population et la communauté internationale, est censé acter la fin de la transition militaire engagée depuis septembre 2021. La Guinée, l’un des pays les plus pauvres du monde, a connu une succession de régimes autoritaires et de coups d’État depuis son indépendance, et le retour à un processus électoral crédible est perçu comme crucial.
Plusieurs autres candidats ont également déposé leur dossier lundi, dont Faya Millimono, leader du parti centriste Bloc Libéral, seul parti encore critique vis-à-vis de la junte, ainsi que Makalé Camara, présidente du Front pour l’Alliance Nationale (FAN) et ancienne ministre des Affaires étrangères.
Le 22 septembre dernier, les Guinéens ont approuvé par référendum une nouvelle Constitution, étape clé de la transition militaire. L’opposition a dénoncé ce scrutin comme une mascarade aux résultats anticipés, accusant le général Doumbouya de vouloir se maintenir au pouvoir. La nouvelle Constitution a notamment supprimé l’interdiction faite aux membres de la junte de se présenter aux élections, auparavant inscrite dans la Charte de la transition, ouvrant ainsi la voie à la candidature de Doumbouya.
La présidentielle du 28 décembre sera donc scrutée de près, tant à l’intérieur qu’à l’international, comme un test crucial de la capacité de la Guinée à revenir à un ordre constitutionnel stable après des années de turbulences politiques et militaires.


























