La tension politique ne cesse de monter en Ouganda, à mesure que s’approche l’élection présidentielle du 15 janvier. Bobi Wine, figure emblématique de l’opposition, a affirmé avoir été violemment pris à partie, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs et sympathisants, par les forces de sécurité lors d’un rassemblement électoral dans la ville de Gulu, au nord du pays.
Ancien chanteur devenu politicien sous son nom de naissance Robert Kyagulanyi, Wine se présente pour la deuxième fois contre l’actuel président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis près de quatre décennies et âgé aujourd’hui de 81 ans. Lors du scrutin de 2021, Wine avait terminé en seconde position, dénonçant des fraudes massives.
Dans une série de messages publiés samedi soir sur son compte X, Bobi Wine décrit une agression organisée, brutale et ciblée. Il affirme avoir été frappé au visage avec un bâton, tandis que d’autres militants ont été passés à tabac puis conduits à l’hôpital.
« Des criminels en uniforme de police et de militaire nous ont attaqués à coups de bâtons et de pierres et ont commencé à frapper nos partisans », écrit-il.
« Un de ces voyous m’a frappé au visage… Plusieurs camarades sont hospitalisés. Tout cela parce que Museveni a une peur bleue du peuple. »
L’opposition accuse les autorités d’avoir cherché à empêcher la tenue du meeting. Wine affirme également que du matériel de sonorisation a été vandalisé et qu’un de ses assistants a été violemment atteint à la tête, publiant une photographie montrant l’homme ensanglanté.
Une vidéo diffusée par Wine montre un groupe important de policiers et de militaires frappant des personnes à coups de bâton, scène qui a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Le porte-parole de l’armée, Chris Magezi, a rejeté les accusations, affirmant que Wine et ses partisans avaient organisé une manifestation illégale et poursuivi des activités de campagne au-delà des heures fixées par la loi.
« Les forces de sécurité sont là pour veiller au respect de la loi », a-t-il déclaré, imputant aux militants de l’opposition la responsabilité de l’incident.
La réaction internationale n’a pas tardé. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé mercredi une « intensification de la répression » contre l’opposition en Ouganda. Selon ses estimations, au moins 550 partisans de la Plateforme d’unité nationale, le parti de Bobi Wine, ont été arrêtés depuis le début de l’année.



























