Cette mesure pourrait retarder la procédure pénale du Premier ministre israélien de plusieurs mois.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a annoncé qu’il demandera au Parlement de lui accorder l’immunité contre les trois chefs d’ accusation de corruption contre lui, une décision qui pourrait retarder la procédure pénale contre lui pendant des mois, puisque la loi interdit un procès est ouvert pendant qu’une requête d’immunité est en cours.
Netanyahu a annoncé cette décision politiquement risquée dans un discours télévisé en direct quatre heures seulement avant l’expiration du délai de sa candidature. Dans son discours, il a réaffirmé que les charges retenues contre lui étaient motivées par des considérations politiques et qu’il avait droit à la protection du Parlement.
Israël reste au point mort dans l’attente de nouvelles élections et il semble peu probable que le Parlement se prononce sur la question avant les élections du 2 mars. Netanyahu aura besoin du soutien de 61 de ses 120 législateurs pour bénéficier de l’immunité, la même majorité qui lui a échappé dans ses tentatives de former un gouvernement après le vote national en avril et septembre.
Netanyahu espère gagner du temps et obtenir une coalition majoritaire qui le protège des poursuites. L’annonce transforme essentiellement la prochaine campagne électorale en référendum sur la question de savoir si Netanyahu devrait bénéficier de l’immunité et rester en fonction ou démissionner pour être jugé.
Un récent sondage a indiqué que la plupart des Israéliens sont opposés à lui accorder l’immunité et l’opposition a critiqué l’annonce du Premier ministre. Yair Lapid, chef du bloc rival Bleu et Blanc, a accusé Netanyahu d’avoir tenté de former un « gouvernement hors de prison ».
Netanyahu a été inculpé en novembre de corruption, de fraude et d’abus de confiance pour avoir accordé des faveurs de l’État d’une valeur de centaines de millions de dollars à des barons des médias israéliens en échange de cadeaux et d’une couverture favorable. Il nie avoir mal agi, dit qu’il est victime d’une chasse aux sorcières par les médias et qu’il est parti pour renverser un leader populaire de droite.