Les autorités allemandes ont annoncé qu’elles avaient lancé une enquête pour vérifier comment les avoirs de guerre de l’Allemagne étaient tombés entre les mains de l’armée nationale libyenne (LNA), dirigée par le général Khalifa Haftar.
C’est ce qu’a révélé mercredi 27 mai l’Observateur de la Libye, qui a également précisé que les inquiétudes de Berlin relèvent également de l’embargo sur les armes imposé à la Libye en Allemagne.
Plus précisément, les autorités allemandes enquêtent sur les révélations concernant l’utilisation de véhicules tactiques protégés SX45 exclusivement par le constructeur allemand MAN SE, par Haftar, qui a équipé ces véhicules de missiles Pantsir, de fabrication russe. Une telle configuration, comme en pointe par la Libye observateur, est généralement adopté par l’armée des Émirats Arabes Unis, qui équipent leur SX45 avec les Pantsir Russes.
La question des exportations d’armes de l’Allemagne vers les pays impliqués dans le conflit libyen était déjà apparue le 17 mai, lorsque la Deutsche Welle avait dévoilé de nouvelles données sur les exportations d’armes de l’Allemagne, rendues publiques par le ministère berlinois de l’Économie. A cette occasion, il est apparu que du 20 janvier au 3 mai 2020, Berlin a exporté 331 millions d’euros d’armes vers trois pays impliqués dans le conflit en Libye, malgré l’embargo imposé par les Nations Unies. Le rapport sur les ventes d’armes de Berlin avait été fourni à la demande du parti de centre gauche Die Linke.
Il semblerait que les pays impliqués dans le conflit libyen qui ont importé des armes d’Allemagne sont l’Égypte, la Turquie et les Émirats arabes unis. Quant à l’Égypte, partisan du gouvernement de Tobrouk et de son homme fort, le général de l’armée nationale libyenne (LNA), Khalifa Haftar, le rapport du ministère de l’Économie de Berlin révèle que, du 20 janvier au 3 mai 2020, Le Caire a importé 308,2 millions d’euros d’armes d’Allemagne. 15,1 millions d’euros supplémentaires ont été achetés à la Turquie, qui apporte son soutien au gouvernement de l’Accord national (GNA), dirigé par Fayez el-Sarraj, tandis que 7,7 millions d’armes ont été exportées vers les Émirats arabes unis (EAU). ), Partisans de Haftar.
Ces trafic d’armes a eu lieu en dépit, Deutsche Welle a souligné, l’Allemagne a accueilli la Conférence de Berlin le 19 Janvier, dans la déclaration finale dont 16 pays, dont l’Égypte, la Turquie et les Émirats arabes unis, avait accepté de promouvoir un embargo sur les armes en Libye.
Cependant, déjà le 16 février, lors d’une conférence de presse, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait dénoncé les violations de l’embargo sur les armes décidé lors de la conférence de Berlin, signalant les livraisons continues d’armes et la escalade des combats en Libye. Dans ce contexte, la représentante spéciale des Nations Unies en Libye, Stephanie Williams, a déclaré qu’il pensait que l’interdiction d’envoyer des armes était devenue « une plaisanterie ».
Pour contrôler le respect de l’embargo sur les armes, le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UE a approuvé à l’unanimité l’envoi de l’opération Irini le 17 février . Contrairement à la précédente mission de l’UE, l’opération Sophia, le mandat d’Irini ne concerne pas le sauvetage des migrants, ni toutes les eaux de la Libye, étant donné que ses opérations se déroulent uniquement dans la zone est du pays, principale point d’arrivée de charges d’armements. L’opération se déroule au moyen de véhicules navals, aériens et satellites. Bien qu’elle visait à contrôler le respect de l’embargo sur les armes, la mission a été rejetée par al -Sarraj qui, le 26 avril, a déclaré qu’il croyait que l’opération Irini avait négligé le contrôle des frontières terrestres par lesquelles s’effectue le passage du plus grand nombre d’armes et de munitions destinées à l’armée du général Khalifa Haftar.