Le gouvernement de Tripoli (GNA), a mobilisé son armée dans la nuit du 8 au 9 octobre, en prévision d’une attaque des forces adverses, l’Armée nationale libyenne (LNA), dirigé par le général Khalifa Haftar.
Le vendredi 9 octobre, l’armée de Tripoli a été exhortée à se préparer et à s’équiper pour faire face et empêcher toute attaque éventuelle, « avec la plus grande prudence ». Les instructions sont venues du ministre de la Défense de Tripoli, Salah Eddine al-Namrush, qui a reçu des informations sur un probable offensif de l’ANL dans des villes de l’ouest de la Libye. Al-Namrush, la veille, le 8 octobre, de retour d’une visite en Turquie, a adressé un télégramme urgent au commandant des régions militaires et à la salle d’opérations conjointes de la région occidentale.
Ce sont des lieux repris par l’armée de Tripoli dans les mois de mai et juin derniers, dans une phase où, grâce au soutien d’Ankara, le GNA a réussi à enregistrer des résultats remarquables, au détriment des forces de Haftar. Tarhuna a été l’un des derniers bastions de l’ANL, dans l’ouest libyen, à avoir été conquis le 5 juin, ouvrant la voie à la libération de la capitale Tripoli. La ville de Garian, située à 100 km au sud-ouest de Tripoli, a été, ces dernières années, un centre opérationnel d’une importance significative pour l’ANL, ainsi que le quartier général opérationnel des opérations militaires menées dans la région ouest, à partir desquelles Haftar a fourni un appui militaire pour ses forces placées dans les axes de bataille au sud de la capitale. Cette localité a été reconquise par l’armée de Tripoli le27 juin, portant un coup dur au général de l’ANL.
Suite à l’avancée progressive des forces de Tripoli, les fronts de bataille libyens, tant à l’Est qu’à l’Ouest, ont connu une phase de trêve relative. Ce dernier a été annoncé par le Premier ministre et chef du Conseil présidentiel de Tripoli, Fayez al-Sarraj, et par le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh, dans le but d’éviter une escalade violente dans la ville occidentale de Syrte et le al-Jufra, où une « bataille imminente » était attendue entre les deux rivaux, elle-même soutenue par des acteurs extérieurs, notamment la Turquie et l’Égypte.
Le cessez-le-feu a donné un nouvel élan à une large mobilisation internationale qui a vu divers acteurs, régionaux et non régionaux, se livrer à des séances de dialogue, dans le but ultime de parvenir à une résolution politique du conflit libyen. Dans ce contexte, le Conseil présidentiel du GNA, le 8 octobre, a souligné l’importance de la reprise du processus politique, économique et sécuritaire dans le pays, selon les résultats de la conférence de Berlin tenue le 19 janvier, avec la objectif de parvenir à une résolution politique. Ces considérations sont intervenues lors d’une réunion au cours de laquelle les derniers développements politiques et militaires ont été examinés, ainsi que les «positions régionales et internationales» dans le contexte de la crise libyenne.