Accueillie par des applaudissements chaleureux et quelques cris inintelligibles, le président palestinien Mahmoud Abbas a pris la parole lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, s’adressant à une salle enthousiaste. Ses premiers mots, ont été une phrase répétée trois fois : « Nous ne partirons pas. Nous ne partirons pas. Nous ne partirons pas. »
Il a accusé Israël d’avoir détruit Gaza et d’avoir rendu la région invivable. Il a également déclaré que son gouvernement devrait diriger la bande de Gaza d’après-guerre comme une partie d’un État palestinien indépendant, une vision que le gouvernement radical d’Israël rejette fermement. Abbas a critiqué l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, qualifiant cette opération de « guerre génocidaire » contre un peuple déjà dévasté. À mesure qu’il prenait la parole, il a été accueilli par des applaudissements, répétant avec force : « Nous ne partirons pas. »
Dans son discours, il a accusé Israël d’avoir réduit Gaza à un état de désolation, soulignant que la région n’est plus habitable et que des familles entières ont disparu. Il a appelé à un retrait total des forces israéliennes et à la réhabilitation de Gaza sous la direction de l’Autorité palestinienne.
Mahmoud Abbas a également exprimé ses préoccupations concernant le soutien des États-Unis à Israël, affirmant que ce soutien a contribué à l’escalade des violences. Il a proposé un plan en douze points pour Gaza, appelant à une conférence de paix internationale sous l’égide de l’ONU.
Abbas a accusé Washington de fournir une couverture diplomatique et des armes à Israël, tout en s’opposant à plusieurs reprises à des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu. « Cette folie ne peut pas continuer. Le monde entier est responsable de ce qui arrive à notre peuple », a-t-il déclaré, déplorant que les États-Unis, en tant que plus grande démocratie, aient bloqué les tentatives de mettre fin aux hostilités.
En plus de ses critiques, Abbas a proposé un plan en douze points pour Gaza post-conflit, appelant à un retrait israélien complet sans zones tampons et à un rôle central de l’Autorité palestinienne dans la gouvernance de Gaza. Il a insisté sur le fait que l’Autorité devrait diriger Gaza dans le cadre d’un futur État palestinien, une vision que le gouvernement israélien rejette.
Abbas a également demandé une conférence de paix internationale sous l’égide de l’ONU dans un délai d’un an et a réitéré son soutien à une solution à deux États au conflit israélo-palestinien.
En réaction, Danny Danon, l’ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, a rejeté les accusations d’Abbas, critiquant son omission de mentionner le Hamas et qualifiant son discours d’hypocrite. Il a insisté sur le fait que les opérations militaires israéliennes sont une nécessité de défense. « Abbas a pris la parole pendant 26 minutes sans une seule mention du mot ‘Hamas’ », a-t-il déclaré. Il a ajouté que « c’est seulement lorsqu’il est sur la scène de l’ONU qu’il évoque une solution pacifique. »
Ce discours souligne non seulement les tensions persistantes entre Israël et la Palestine, mais met également en lumière le rôle controversé des États-Unis dans ce conflit complexe.