Dans une récente interview accordée à Reuters, le nouveau ministre de la Défense syrien, Murhaf Abu Qasra, a rejeté la proposition des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), une milice kurde, de maintenir un bloc militaire séparé au sein des forces armées syriennes. Cette déclaration survient alors que des négociations sont en cours entre les FDS et la nouvelle administration de Damas, dirigée par d’anciens rebelles qui ont renversé le président Bachar al-Assad en décembre 2024.
Abu Qasra a clairement indiqué que bien que les FDS puissent être intégrées dans l’armée syrienne, il ne serait pas acceptable qu’elles conservent leur propre bloc militaire distinct. Il a précisé : « Nous disons qu’elles entreraient au ministère de la Défense dans la hiérarchie de ce ministère et seraient réparties de manière militaire – nous n’avons aucun problème là-dessus », mais a souligné qu’un bloc militaire séparé au sein du ministère de la Défense ne serait pas approprié.
Les FDS, qui contrôlent une zone semi-autonome dans le nord-est de la Syrie, sont en négociations pour obtenir une plus grande autonomie. Ce groupe, qui a été un allié clé des États-Unis dans la lutte contre Daesh, avait exprimé le désir de rejoindre les forces armées syriennes, mais à condition de conserver leur structure militaire distincte. Le commandant des FDS, Mazloum Abdi, a déclaré que leur demande principale était une administration décentralisée, précisant que les FDS étaient ouvertes à l’intégration au ministère de la Défense sans pour autant être dissoutes.
Cependant, Abu Qasra a fermement défendu sa position en matière d’intégration des FDS dans le cadre militaire syrien, sous un commandement unifié, comme c’est le cas pour d’autres factions rebelles. Il a également décrit la direction des FDS comme « procrastinant » dans les négociations concernant leur intégration et a souligné que cette intégration était « un droit de l’État syrien ».
Cette question est d’autant plus complexe que la perception internationale des FDS est partagée. Tandis que les États-Unis considèrent le groupe comme un allié essentiel dans la lutte contre Daesh, la Turquie voisine perçoit les FDS comme une menace pour sa sécurité nationale en raison de leurs liens avec les mouvements séparatistes kurdes.
Dans le cadre de ses efforts plus larges pour consolider les forces armées fragmentées de la Syrie, Abu Qasra a fait de l’intégration des différentes factions anti-Assad une priorité, visant à terminer ce processus d’ici le 1er mars 2025, date à laquelle le mandat du gouvernement transitoire doit expirer. Cependant, l’intégration des FDS dans cette structure demeure l’un des plus grands défis pour le nouveau gouvernement.