La wilaya de Boumerdès se prépare à vivre une journée ordinaire aujourd’hui, alors que la date du 21 mai évoque un drame majeur qui a frappé le pays. Apparemment, aucune initiative n’est prévue ni par les autorités ni par la société civile de la wilaya pour commémorer le drame survenu le 21 mai 2003.
Certains pourraient arguer que ce drame remonte à 21 ans et qu’il est temps de tourner la page. Cependant, le cataclysme a touché l’ensemble du pays, avec des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés, et 120 000 personnes ainsi que des milliers de familles se retrouvant subitement sans abri. Les dégâts ont été estimés à 5 milliards de dollars par le gouvernement de l’époque, et la région a subi un retard d’au moins 10 ans dans son processus de développement. Il est donc légitime que les victimes bénéficient d’un moment de recueillement.
Les collectivités locales et la société civile ont le devoir d’évaluer la sécurité des constructions et le respect des normes de construction. Cependant, des failles graves ont été relevées, avec des centaines de victimes retrouvées sous les décombres de bâtiments effondrés en raison de malfaçons. Il a également été découvert que certains piliers étaient remplis de matériaux inappropriés, et que le béton utilisé ne respectait pas les normes requises, mettant ainsi en danger la vie des habitants. Des enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont mis en lumière de graves négligences et des pratiques frauduleuses.
En outre, il est alarmant de constater qu’en 2024, la construction illicite prospère toujours, avec des projets immobiliers réalisés sans permis de construire et dans des zones inondables.