Bilel Dziri, entraîneur du Paradou AC, a été lourdement sanctionné pour avoir osé dénoncer publiquement des irrégularités manifestes sur le terrain lors de la défaite de son équipe face à l’USM Alger, dans un match marqué par des conditions de jeu chaotiques.
En pointant du doigt un scandale évident – À l’issue de la rencontre, Dziri n’a pas mâché ses mots : « Ce n’est pas normal que nous vivions une telle situation. Nous parlons d’un match de championnat professionnel quand même. Que nous jouions 20 voire 25 minutes dans le noir total est inadmissible. J’ai saisi l’arbitre après la fin de la partie pour lui demander des explications, il m’a assuré que ce n’était pas à lui de prendre une décision. J’ai saisi aussi le commissaire de match et sa réponse a été similaire. Qui décide ? C’est la question que je me pose.
Dans une telle situation, qui réagit ou qui a fait ce choix de nous faire jouer à 17h dans un stade où il n’y a pas assez d’éclairage pour le bon déroulement d’un match officiel ? À un certain moment, je n’arrivais plus à suivre où se trouvait le ballon. C’était difficile de jouer dans une telle condition. C’est dommage qu’on ait eu à vivre une telle situation, je suppose que des tribunes aussi, on ne pouvait pas avoir une bonne visibilité. Après ce qui s’est passé, il y a de fortes chances que nous jouerons notre prochaine confrontation à domicile dès 16h… » Ces propos, exprimant une frustration légitime face à des dysfonctionnements graves, traduisent l’exaspération d’un entraîneur confronté à une organisation défaillante.
Pourtant, au lieu d’enquêter sur ces irrégularités – une panne d’éclairage prolongée ayant forcé les joueurs à évoluer dans l’obscurité pendant près de 25 minutes, des décisions arbitrales controversées, comme un penalty litigieux accordé à l’USM Alger, et des interruptions injustifiées perturbant le rythme du match –, la LFP a opté pour une répression brutale. Dziri a écopé d’un avertissement officiel et d’une amende de 100 000 dinars, transformant une critique justifiée en une faute grave. Cette sanction, disproportionnée, semble viser à museler toute voix dénonçant les failles d’un championnat gangréné par des problèmes structurels.
Les conditions dénoncées par Dziri ne sont pas anodines : jouer dans l’obscurité compromet non seulement l’équité sportive, mais aussi la sécurité des joueurs et la qualité du spectacle pour les supporters. L’absence de responsabilité claire – ni l’arbitre ni le commissaire de match n’ayant assumé la décision de poursuivre le jeu – met en lumière une opacité inquiétante dans la gestion des matchs. En punissant Dziri, la LFP choisit de protéger son image plutôt que d’affronter les problèmes qu’il a courageusement exposés. Cette décision envoie un message dangereux : les entraîneurs doivent se taire, même face à l’inacceptable.