La Nouvelle-Zélande, six fois championne du monde, est tombée après 11 années d’invincibilité en Coupe du monde de rugby féminin. Une série de victoires impressionnante qui s’étendait sur 4 063 jours et qui semblait la rendre intouchable dans les phases à élimination directe.
Vendredi à Bristol, aucun des 23 clubs présents n’avait été capable de renverser la puissance néo-zélandaise en match de Coupe du monde depuis 1991. Leur bilan avant cette demi-finale : seulement deux défaites en 42 rencontres de Coupe du monde, un record qui faisait d’elles des quasi-légendes du rugby féminin. Avec cette défaite, leur compteur passe désormais à 43 matchs joués et 3 défaites.
Face à cette armada, le Canada a livré une performance historique. Pour participer à ce tournoi, les joueuses avaient dû lancer une campagne de financement baptisée Mission : Gagner la Coupe du monde de rugby, levant 530 000 £ (environ 1 million de dollars canadiens). Leur investissement de temps, d’énergie et de ressources a été récompensé par une demi-finale spectaculaire à Bristol, qui met fin à la tentative de la Nouvelle-Zélande d’obtenir un troisième titre consécutif.
La première mi-temps a été tout simplement renversante : trois essais en seulement 25 minutes ont permis aux Canadiennes, classées deuxième mondiales, de prendre le contrôle du match dès le coup d’envoi. Sophie de Goede, deuxième ligne, a ajouté à son essai une transformation, portant le score à 24-7 à la pause. Malgré une réaction attendue de la part des championnes en titre, le Canada a su gérer le match avec intelligence et discipline, assurant ainsi sa qualification pour la finale, où elle affrontera samedi prochain à Twickenham la France ou l’Angleterre.
Katy Daley-Mclean, ancienne capitaine de l’équipe d’Angleterre, n’a pas caché son admiration : « On voit à quel point certaines nations sont riches en ressources, et c’est un conte de fées. Le Canada est un conte de fées. » Elle ajoute : « On ne bat pas la Nouvelle-Zélande en Coupe du monde. C’était une véritable déclaration d’intention pour l’équipe qu’elles affronteront la semaine prochaine. »
Ruby Tui, joueuse emblématique de la Nouvelle-Zélande, a quant à elle qualifié ce choc de « tectonique » et « sismique » : « Il y a eu un tremblement de terre ici à Ashton Gate. »