À l’approche d’un automne décisif pour les Verts, la voix de l’expérience se fait entendre. Rabah Saâdane, figure emblématique du football algérien et seul sélectionneur à avoir conduit l’Algérie à deux Coupes du monde (1986 et 2010), a livré une analyse sans détour de la situation actuelle de l’équipe nationale. Alors que se profilent les deux dernières journées des éliminatoires du Mondial 2026 et la CAN 2025 au Maroc, ses propos résonnent comme un rappel à l’ordre.
Depuis son arrivée, Vladimir Petković peine à imposer sa marque. Malgré un palmarès solide et une réputation de stratège, son adaptation au football africain reste fragile. « Il n’a pas encore réussi à construire une véritable ossature tactique sur laquelle s’appuyer », déplore Saâdane, qui considère que l’absence d’expérience continentale du Bosnien-suisse est un handicap. À ses yeux, seul un accompagnement fort du staff et de la DTN peut combler ce déficit.
« Il n’a pas encore réussi à construire une véritable ossature tactique sur laquelle s’appuyer », a relevé Saâdane, avant de souligner que son manque d’expérience africaine constitue un handicap majeur. Pour l’ancien sélectionneur, un soutien fort du staff et de la DTN s’avère indispensable pour compenser cette lacune.
Plus encore que la question du système de jeu, c’est l’instabilité chronique dans les compositions qui inquiète Saâdane. Les multiples changements opérés par Petković, parfois d’un match à l’autre, fragilisent la cohésion de groupe.
« À ce stade de la préparation, on ne peut plus se permettre de tester ou d’improviser. Le temps presse. Il faut consolider une équipe type, tant sur le plan technique que mental », a-t-il averti.
Une critique qui rejoint les inquiétudes d’une partie du public et des observateurs : malgré la richesse de l’effectif, l’identité de jeu des Verts reste floue, et la fameuse « patte Petković » tarde à se dessiner.
Pour autant, Saâdane ne sombre pas dans le défaitisme. Conscient des qualités individuelles de l’effectif et du potentiel du sélectionneur, il estime que l’avenir reste entre les mains de Petković :
« Il a les compétences pour réussir, mais il doit agir vite : prendre des décisions fortes, établir une hiérarchie claire et trouver son équipe-type. L’Algérie a des joueurs, mais sans vision, le talent ne suffit pas. »