L’une des attaques visait une voiture de police tandis qu’un deuxième kamikaze avait fait sauter un colis d’explosifs près d’un centre des forces antiterroristes.
Le terrorisme est revenu jeudi pour éclipser le brillant processus de transition démocratique en Tunisie. Un double attentat suicide a fait au moins un mort et huit blessés dans la capitale.
Un kamikaze s’est fait exploser près d’un véhicule de la police au milieu de la matinée près de l’ambassade de France, sur l’une des principales avenues du centre de la Tunisie, blessant deux policiers et trois civils. Un des policiers est décédé peu après à la suite de ses blessures, selon le ministère tunisien de l’Intérieur. C’est l’agent municipal Mehdi Zammali, 24 ans selon l’agence officielle TAP. Une seconde explosion causée par un autre terroriste qui a fait exploser un colis d’explosifs, juste quelques minutes plus tard près d’un poste de police à l’El Gorjani. Quatre personnes ont été blessées.
Les forces de sécurité ont bouclé la zone des explosions, au milieu de la panique des passants. Les restes d’un des kamikazes ont été dispersés sur le trottoir. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofian Al-Zaaq, a déclaré à Reuters que les assaillants n’avaient pas encore été identifiés.
Toutefois, le chaos a vite cédé le pas au courage du peuple tunisien. Quelques heures après les attentats, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre de la capitale pour manifester un message d’unité contre le terrorisme : « Nous n’avons pas peur du terrorisme, la Tunisie n’est pas un lieu du terrorisme ». En chantant l’hymne national, symbole de la révolution qui a renversé la dictature de Ben Ali en 2011, les manifestants ont leur soutien aux forces de sécurité nationales.
Cependant, le Premier ministre, Youssef Chahed, s’est rendu sur son compte officiel sur les réseaux sociaux pour s’adresser aux Tunisiens, faisant appel à l’unité et appelant l’attaque « une opération désespérément lancée ». Selon lui, l’attaque « vise à perturber le processus de transition et à déstabiliser la Tunisie » a-t-il déclaré, pour « Cet attentat reflète le désespoir et la frustration des organisations terroristes, je dis aux Tunisiens: n’ayez pas peur, restons unis », a-t-il ajouté.
Cette double attaque est la première depuis octobre dernier qu’une femme kamikaze s’est fait exploser au centre de la capitale, faisant 15 blessés, dont 10 policiers.
Ces attaques ont laissé une profonde blessure en Tunisie. Le coup du terrorisme a chassé les investisseurs étrangers et les touristes, ce qui a eu de graves conséquences sur l’économie du pays, déjà fortement dégradée, gravement endommagée par le conflit en Libye.