Le coronavirus a carrément exposé les inégalités dans le pays et il a pu mêmes les exacerber, alors que ce qui est devenu clair, est la prise de conscience des Algériens de ces différences sociales et le sentiment d’injustice que de larges classes de la société expriment à leur égard.
Alors que de nombreux pays aux conditions économiques similaires ont choisi de réduire ces disparités, contrairement à l’Algérie a préféré rester stationnaire, pour ceux qui sont en bout de chaîne sociale. Ainsi la situation est actuellement dramatique puisque plusieurs citoyens n’ont pas d’assurance maladie et risquent de mourir de faim. Et pourtant, ils continuent de travailler pour payer la nourriture et d’autres dépenses de base jusqu’à ce que des mesures pour limiter la propagation du virus les obligent à s’arrêter. Cela exacerbe l’incertitude économique dans laquelle ils se trouvent déjà.
Le citoyen algérien peut être vu se déplacer comme une abeille de la ligne de semoule à la ligne de station d’essence, à la ligne de taxi, à la ligne d’eau,… tandis que les généraux et leurs fils se déplacent entre les stations touristiques de Dubaï à celle de Rome et de Suisse à celles de Bahamas et ne se soucient guère du manque des conditions de vie décente pour le peuple algérien, qui ne sait créer du courage que sur les réseaux sociaux et ne sort même pas pour nettoyer la poussière de l’humiliation et dire aux généraux, « Assez de ceux qui ont volé les richesses de l’Algérie »…
D’autre part, les attentes en matière de promotion sociale ont également augmenté. Nous sommes passés d’une société où le taux d’analphabétisme était de 99% à l’époque postcoloniale à une société qui comprend plus de deux tiers des personnes instruites, et celles-ci ont parfois des diplômes élevés et s’attendent à ce que leur accès leur garantisse une promotion sociale importante et rapide.
En outre, la possibilité de dissuasion sociale et de répression politique que le régime a eu dans le passé pour faire taire ceux qui recherchent plus de justice sociale n’a plus la même efficacité aujourd’hui.
Tout cela a rendu les disparités sociales inacceptables, comme par le passé, et est devenu un élément de condamnation de la politique du système des généraux et de leurs conséquences sociales, ainsi qu’un élément de motivation contre les généraux qui n’étaient pas chargés d’assurer un minimum de la justice sociale.