Dans sa première sortie médiatique, depuis sa destitution par le général Gaid salah, l’ancien président Abdelaziz Bouteflika a révélé au journal Al Charq Al Awssat, comment il avait vécu presque quatre mois et demi d’isolement, à l’abri de l’agitation des médias et du rugissement de la rue.
Le journal a révélé que l’ancien chef de l’état a regagné sa résidence d’El Biar; Une résidence qui appartenait à sa défunte mère dans laquelle il passe la plus part de son temps dans son jardin aux murs très hauts pour ne pas être dérangé.
Bouteflika, 82 ans vit en compagnie de ses deux sœurs et un de ses frères, tandis qu’un autre frère vit à l’étranger et le plus jeune frère Saïd est dans la prison militaire depuis environ trois mois.
Le journal a déclaré que la mère de Bouteflika avait eu une grande influence au sein du gouvernement au cours des premières années de son règne. Selon certaines rumeurs, des personnalités lui ont demandé de devenir ministres et elle a exaucé leur souhait du fait de la forte influence exercée sur son fils aîné, qu’elle l’a soutenue depuis que la famille vivait à la frontière d’Oujda, au Maroc, dans les années cinquante du siècle dernier.
Selon la même source, un membre du personnel médical d’une clinique privée a révélé qu’il a vu l’ancien président portait une Djellaba marocaine et un chapeau local traditionnel et se déplaçait difficilement sur son fauteuil roulant entre le parc et la piscine au milieu de la maison.
Le journal a révélé aussi que Bouteflika ne reçoit aucune visite, à l’exception des membres de sa famille, notamment de son frère Abdel Rahim, qui a récemment démissionné de ses fonctions de secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle.
Selon les membres de la famille, Bouteflika vit avec une grande amertume suite à l’emprisonnement de son frère et son ancien conseiller Saïd.
En fait, des proches de Bouteflika ont tenté de convaincre de demander une rencontre avec le chef de l’armée, le général Gaid Saleh, pour lui demander de le libérer, mais Gaid a refusé.
A ce propos Bouteflika a déclaré que« La manière dont on m’a forcé à démissionner indique bien que ma famille était dans le collimateur, au même titre que moi. C’est pourquoi toute démarche pour obtenir sa libération est vaine ». En ajoutant que « Je ne comprends pas cet acharnement contre moi. J’ai hérité d’un pays au bord du gouffre. Le terrorisme massacrait, les gens craignaient pour leur avenir, l’économie était effondrée. Les gens m’avaient demandé, et j’ai pris mes responsabilités pour rétablir la sécurité du pays et replacer l’Algérie dans le concert des nations alors qu’elle était sous embargo international. J’ai réconcilié les Algériens entre eux alors qu’ils s’entretuaient (…) Peut-être que j’ai failli à ma mission, peut-être que j’ai été trompé par ceux en qui j’avais placé ma confiance, alors qu’ils ne la méritaient pas. Mais je n’avais jamais dans mon intention de faire du mal à mon pays. Jamais ! ».
En outre, d’autres sources ont déclaré que le président dit toujours dans son isolement qu’il « faut craindre le mal de ceux qui te leur fait du bien ».
«Ils nous courtisaient comme des chiens, et quand nous les avons honorés en leur donnant des positions dont qu’ils ne peuvent pas avoir même dans leur rêves, la première chose qu’ils ont faite, c’est de mordre ma main », a déclaré Bouteflika en faisant référence à Gaid salah et en soulignant que c’est lui qui a fait sortir Gaid salah des décombres et lui a attribué un poste auquel il n’a jamais rêvé. En contrepartie, Gaid Saleh l’a trahit et a pris le pouvoir.