La Chambre des représentants libyenne a approuvé un projet de loi qui établit que le peuple libyen élira directement le chef de l’État. Pendant ce temps, onze députés ont demandé la révocation du Premier ministre par intérim, Abdelhamid Dabaiba.
L’annonce du porte-parole du Parlement libyen, Abdullah Blihaq, est intervenue, en marge d’une session interrompue à plusieurs reprises, mais qui, au final, a conduit à une première étape pour résoudre l’un des nombreux problèmes essentiels pour continuer sur la voie de la transition démocratique engagée par la Libye. Bilhaq a précisé que la loi sera désormais transmise à la commission législative et constitutionnelle pour rédaction finale. En attendant, aucun accord n’a encore été trouvé sur les conditions de candidature du futur chef de l’Etat libyen, une affaire qui a également suscité polémiques et rixes parmi les députés libyens. Parmi les points au centre des débats des dernières rencontres, il y a la question de savoir s’ils ont ou non occupé des postes élevés dans l’armée et la possession éventuelle d’une double nationalité.
Un autre dossier n’est toujours pas résolu, celui de l’approbation du budget unitaire. À cet égard, Bilhaq a indiqué que le nouveau plan a été présenté par le gouvernement libyen le 16 août, mais qu’il sera discuté la semaine prochaine.A ce jour, seul le premier poste, relatif aux salaires, a été approuvé, qui est passé à 34,6 milliards de dinars, contre les 33,3 initialement prévus. Lors de la session de mai, le budget présenté s’élevait à 93,7 milliards de dinars libyens, dont 12,6 milliards à allouer aux agences et ministères de l’Etat, 20 milliards pour le développement, 22,6 milliards pour l’appui et 4 milliards pour les dépenses d’urgence. Les objections, tout au long des six séances, étaient variées. Parmi ceux-ci, il y a ceux sur le poste développement, sur la nécessité d’allouer un budget spécial à l’armée libyenne, et ceux sur la nomination des postes régaliens, qui selon certains devraient être achevés avant d’approuver le budget.
En attendant, 2,83 millions d’électeurs libyens, sur un total de 7 millions d’habitants, se sont inscrits celles des citoyens commenceront à résider à l’étranger. En tout état de cause, les élections législatives et présidentielles prévues le 24 décembre 2021 risquent d’être reportées. A l’heure actuelle, le Forum de dialogue politique n’est pas encore parvenu à un accord sur la loi constitutionnelle qui régira le processus électoral, alors que les désaccords ne manquent pas au sein de l’exécutif libyen.
A cet égard, 11 députés ont signé une déclaration adressée au président de la Chambre des représentants de Tobrouk, Aguila Saleh, dans laquelle il leur est demandé de révoquer la confiance dans le gouvernement d’union nationale dirigé par Dabaiba, en raison de « son gaspillage continu de de l’argent « à l’extérieur du pays et le « non-respect des engagements », avec une référence particulière à « l’amélioration des services publics en Libye ». Des milliards de dinars auraient été dépensés principalement en Tunisie et en Turquie, alors que la situation à l’intérieur de la Libye ne cesse de se dégrader. Dans le même temps, l’exécutif a été accusé de s’ingérer dans les affaires militaires et d’entraver les efforts du Comité militaire conjoint 5 + 5. Tout cela, selon les députés, a accentué les différences entre les citoyens libyens,