La Chambre des représentants libyenne a convoqué le gouvernement d’unité nationale (GNU) pour un interrogatoire, qui aura lieu le 30 août. Pendant ce temps, l’envoyé spécial de l’ONU Jan Kubis tente de sauver la feuille de route liée à la voie de la transition démocratique de la Libye.
le porte-parole du Parlement libyen, Abdullah Bilhaq, a déclaré que le gouvernement libyen intérimaire, dirigé par le Premier ministre Abdulhamid Dabaiba, devra être remis en cause, suite au mécontentement croissant exprimé par certains députés libyens, qui ont le travail du l’exécutif est interrogé. En particulier, le 18 août, 11 députés ont signé une déclaration adressée au président de la Chambre des représentants de Tobrouk, Aguila Saleh, demandant le retrait de la confiance dans le gouvernement d’union nationale dirigé par Dabaiba, en raison de « son gaspillage continu de l’argent « à l’extérieur du pays et le « non respect des engagements », avec une référence particulière à « l’amélioration des services publics en Libye ». Des milliards de dinars auraient été dépensés principalement en Tunisie et en Turquie, alors que la situation à l’intérieur de la Libye ne cesse de se dégrader. Dans le même temps, l’exécutif a été accusé de s’ingérer dans les affaires militaires et d’entraver les efforts du Comité militaire conjoint 5 + 5. Tout cela, selon les députés, a accentué les différences entre les citoyens libyens, semant la haine entre eux.
Alors que 2,83 millions d’électeurs libyens, sur un total de 7 millions d’habitants, se sont inscrits pour participer aux élections prévues le 24 décembre, il reste plusieurs dossiers non résolus. Il s’agit notamment de l’échec à approuver un budget unifié pour 2021, la présence de forces étrangères et de mercenaires dans le pays, l’absence d’une règle constitutionnelle pour les élections de décembre et l’absence d’un appareil militaire et de sécurité unifié. Ce sont des enjeux qui risquent de retarder le processus électoral, compromettant la voie de transition démocratique engagée par la Libye suite au cessez-le-feu, conclu le 23 octobre 2020.
Face à ce scénario, l’envoyé de l’ONU Kubis, chef de la mission d’appui de la MANUL, a entamé des pourparlers avec divers acteurs libyens,. Parmi les premières personnalités rencontrées figurait le chef du Conseil présidentiel, Mohamed al-Menfi, avec qui les modalités de tenue des élections dans les délais prévus et certaines questions de sécurité, dont la coordination avec les pays voisins, ont été examinées. Le Conseil présidentiel, pour sa part, a déclaré qu’il s’était engagé à œuvrer à l’unification des institutions de l’État et à jeter les bases d’une réconciliation nationale, dans le but ultime d’atteindre une stabilité durable.