Le surnommé « seigneur de Dzayer », le général Toufik est revenu à ses anciennes habitudes; sa brutalité, ses menaces d’écraser la tête des opposants et de couper la queue de ses chiens pour contrôler le sort de millions d’Algériens d’une main de fer et leur faire revivre, encore une fois, les horreurs de la décennie noire.
Il a vécu un quart de siècle à la tête de l’organisation de sécurité criminelle la plus dangereuse de l’histoire moderne de l’État algérien (DRS) qui a créé cette grande aura autour de l’un des faucons corrompus les plus dangereux du monde.
Le facteur peut-être le plus important qui a contribué à la formation du stéréotype du terrible général sanguinaire dans l’esprit algérien est la longue durée de son règne dans un poste sensible par rapport au changement continu dans le reste des différents postes clés au sein du pouvoir et de ses institutions.
En effet, l’armée contraste avec le quart de siècle que le général Toufik a passé dans des postes que personne ne peut égaler, un dictateur des dictateurs.
Ce qui est encore plus étrange, c’est que la structure fixe du gouvernement en Algérie n’excluait pas non plus les forces puissantes de l’État, car elles partageaient avec les généraux énigmatiques la garde du temple et les nominations et expulsions de la République. Pour les plus simples responsables, où la survie de certains d’entre eux dans son poste était bien moindre que la survie d’une cigarette entre les doigts du général sanguinaire. Depuis sa nomination à la tête du département du renseignement et de la sécurité, il y a 25 ans, le général Mohamed Mediene avait passé six chefs d’Etat algériens : Chadli Bendjedid, Mohamed Boudiaf, Ali Kafi, Liamine Zéroual, Abdelaziz Bouteflika et Abdelmadjid Tebboune, et c’est pourquoi les politologues et analystes des événements en Algérie l’ont appelés « créateur des présidents » compte tenu de sa stabilité dans son poste et du changement de chef de l’Etat à la première occasion du changement politique décisif qui se passe dans l’Etat algérien. C’est pour cette raison, il est de retour pour contrôler l’Algérie avec le fer et le feu malgré qu’il a déclaré un jour que les Algériens sont comme des insectes qu’il faut les exterminer.