Dans un pays aussi éloigné de la démocratie que l’Algérie, le président ne quitte ses fonctions que pour être enterré, assassiné ou emprisonné, et tant que son âme est encore dans son corps, il peut gouverner tout le pays, même avec les signes des yeux ou avec un portrait doré digne de sa majesté. Et c’est le cas du feu Abdelaziz Bouteflika qui considérait l’État comme sa propriété. Pendant près de vingt ans, il était considéré comme cliniquement mort, incapable de bouger, de parler ou même de penser, mais il a gouverné l’Algérie à travers son portrait, c’est ce qui aucun président ou souverain au monde n’y est parvenu.
Mais sa maladie et la faiblesse croissante en s’accrochant au pouvoir a plongée l’Algérie dans une grave crise. À son époque, les ministères et les institutions gouvernementales traitaient officiellement son portrait comme étant lui-même en personne.
Lors d’un congrès de l’élite du Barreau national qui a commençait par saluer le portrait du président bouteflika, alors qu’il applaudissait et se tenait dans la salle où l’ancien ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui a rencontré les maires lorsque l’un d’eux a tiré le rideau sur le portrait du président Bouteflika, a lancé un discours dur a certains de ses opposants au nom du président.
Encore plus étrange, il y a des années, des Algériens ont critiqué un grand portrait de Bouteflika élevé pour prier pour l’Aïd al-Adha, et certains ont dit que sa photo exauce la prière pour lui.
A un autre événement, qui était censé officiel, et Bouteflika devait être présent la télévision algérienne a montré dans une vidéo l’apparition le portrait de l’ancien président, porté par deux personnes et salué par un groupe de la Garde républicaine. Oui, le peuple algérien, qui libérera la Palestine, et la planète Saturne des extraterrestres a été ridiculisé par les généraux et a vécu sous la domination d’un cadre de portrait pendant toutes ces années.