La France a décidé d’ouvrir prochainement des archives sur « les enquêtes judiciaires » de la guerre d’Algérie (1954-1962), près de soixante ans après la fin du conflit et alors que la relation franco-algérienne est en crise depuis des mois.
Cette annoncé a été faite ce vendredi par la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot sur BFM TV, deux jours après la visite à Alger du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
« J’ouvre avec quinze ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie », a déclaré lors de son passage sur BFM-TV.
« Je veux sur cette question – qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’histoire à l’œuvre – que l’on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge », a argué la ministre.
Selon l’invité de bfmtv , « c’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation », a-t-elle poursuivi.
Ce geste diplomatique est l’occasion pour Roselyne Bachelot d’aplanir les relations en faisant la paix sur le passé. « On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité », a souligné la ministre de la culture.
Cette nouvelle annonce qui s’inscrit dans la politique de réconciliation mémorielle initiée par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron est une suite logique à la promesse du président français faite en mars 2021, qui était d’écourter les délais de déclassification des archives de la guerre d’Algérie classifiées de plus de 50 ans.