A partir le 1er janvier et pour une durée de six mois, la France assurera la présidence du Conseil de l’Union européenne . Paris, en particulier, est appelé à jouer un rôle clé pour favoriser, avec ses partenaires européens, « une Europe humaine », plus forte et plus souveraine et un nouveau modèle de croissance.
Il s’agit de la treizième présidence tournante semestrielle exercée par la France depuis 1958 e. Parmi les tâches principales figureront l’organisation des réunions du Conseil de l’Union européenne, la définition de l’ordre du jour et la conduite des négociations. , alors qu’il faudra garantir les intérêts et la coopération entre les États membres et les relations du Conseil avec la Commission et le Parlement européen. Ainsi, la présidence française, qui remplacera la présidence slovène, contribuera à dégager des décisions et des compromis entre les 27 États membres dans des domaines définis comme « prioritaires », dont la transaction écologique et numérique, la protection et l’adaptation du modèle social , une meilleure protection des frontières et la réaffirmation de l’importance des valeurs européennes.
De son côté, le président français Emmanuel Macron, a fait preuve d’optimisme et d’ambition pour le mandat reçu. « 2022 doit être l’année du tournant européen » a déclaré le président français, à l’occasion du discours des vœux de fin d’année, dans lequel il a ajouté que l’objectif à poursuivre sera de rendre « l’Europe puissante au monde, pleinement souverain, libre de ses choix et maîtresse de son destin ». Macron ne présidera pas les sommets ou les conseils européens, rôle dévolu au Belge Charles Michel, mais il pourra influencer les discussions et intervenir en cas de crise. Cela survient à un moment où l’UE se retrouve à débattre d’une série de dossiers, de la sécurité en Europe, en référence notamment aux dizaines de milliers de soldats russes amassés aux portes de l’Ukraine, à la crise sanitaire et à ses répercussions pour l’économie européenne.
Dans ce contexte, la France s’est fixé trois projets prioritaires pour sa présidence, à savoir la mise en place de salaires minimums dans toute l’UE, la régulation des géants du numérique et la création d’une taxe carbone pour les produits importés en Europe en fonction de leur impact environnemental. Macron espère aussi une réforme de l’espace Schengen pour « mieux protéger les frontières européennes » face aux crises migratoires, un thème qui sera au centre de la campagne présidentielle française. Enfin, Paris entend mettre sur la table une révision des règles budgétaires, en référence aux critères de Maastricht, afin de pouvoir financer plus d’investissements et de croissance au niveau européen.
Cependant, comme certains le soulignent, les aspirations du chef de l’Elysée pourraient être entravées par certains défis, tout d’abord la pandémie de Covid-19 et les élections présidentielles françaises, prévues le 10 avril, qui réduisent le délai pour réaliser ce qui est espéré. pour ou présenter au moins certains résultats à cette date. Dans le même temps, la variante Omicron risque de provoquer l’annulation des rendez-vous prévus dès janvier. Pourtant, Emmanuel Macron peut compter sur le soutien du nouveau chancelier allemand, le social-démocrate Olaf Scholz, qui présidera le G7 en 2022. Dans son premier discours du Nouvel An, le successeur d’Angela Merkel a également évoqué « une Europe plus souveraine et plus forte ». . « Nos amis français peuvent compter sur notre soutien », a ajouté le chef de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock. Par ailleurs, certains analystes estiment que la présidence française au Conseil de l’UE pourrait représenter une opportunité pour Macron de réaffirmer et de montrer son engagement auprès des électeurs.