De lourdes peines ont été prononcées contre Saïd Bouteflika, frère et ancien conseiller de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, et l’homme d’affaires Ali Haddad, dans l’affaire de financement occulte de la campagne électorale présidentielle d’avril 2019.
Au terme de plusieurs heures de procès, le procureur de la République près le Tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a réclamé lundi 30 mai, une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre de Saïd Bouteflika et Ali Haddad pour chacun.
Le même tribunal a également demandé une amende de 3 millions de DA à l’encontre de chacun des deux accusés et la confiscation de tous les biens immobiliers et mobiliers, saisis en vertu des ordonnances de saisie du juge d’instruction.
Les chefs d’inculpation retenus à l’encontre de Saïd Bouteflika et Ali Haddad sont nombreux et sévères. Ils sont poursuivis pour abus de fonction, blanchiment d’argent, financement occulte d’un parti politique ainsi que dissimulation de revenus issus de l’argent de la corruption.
Auditionné par le juge du pôle économique et financier près le tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger, l’ancien homme fort du régime d’Abdelaziz Bouteflika, Saïd Bouteflika a nié toutes les accusations « d’abus d’autorité », « d’abus de fonction », « d’enrichissement illicite » et de « recel de produits issus de la corruption ».
Lors de ce procès lié « au financement de la campagne présidentielle d’avril 2019 et à « la création d’une chaîne de télévision pour faire la promotion de celle-ci », Saïd Bouteflika a affirmé que « tous ses biens sont acquis légalement ». Il a confirmé ainsi la détention d’un compte en monnaie algérienne de 10 milliards de dinars (environ 100 millions de dollars) et d’un autre compte en devise de 30 millions d’euros.
L’ancien chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, était lui aussi présent lors du procès. Il a été interrogé en sa qualité de directeur de la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika notamment, à propos de la chaîne de télévision « El-Istimraria » qui devait être lancée pour faire la promotion de la candidature de l’ancien président. Sellal a déclaré qu’il ignorait tout du projet en question ainsi que des discussions qui avaient eu lieu entre Saïd Bouteflika et Ali Haddad.