La Ligue Algérienne des Droits de l’Homme a condamné la persistance du régime de la mafia dans la répression des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que la restriction du droit à l’organisation, aux rassemblements pacifiques, à la liberté d’expression et de la presse, y compris celle exprimée en ligne. Elle a également dénoncé l’utilisation du système judiciaire pour réduire au silence les voix dénonçant la détérioration de la situation des droits humains dans la République.
Ces déclarations ont été faites dans le communiqué final publié à l’issue de la réunion du comité administratif de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme, au cours de laquelle la situation des droits et libertés en République a été discutée, mettant en lumière de nombreux aspects et faits reflétant la gravité de la situation des droits civils et politiques. Cela inclut le retard dans la révélation de la vérité sur de nombreuses affaires, la recrudescence des décès de citoyens suite à l’intervention violente des services de sécurité ou à la torture et aux viols dans les centres de police, qui sont devenus des repaires de prostitution et de déviance, où les militaires et les policiers exercent leurs pulsions animales déviantes sur les manifestants, qu’ils soient jeunes ou âgés, femmes ou hommes, sans distinction. Toute personne qui s’oppose et proteste ou critique le régime est considérée par la police comme un traître majeur, et leurs corps deviennent du gibier, leur sang licite.
La même association a souligné que le contrôle excessif des services de sécurité par les généraux est principalement dû au « manque de responsabilité et à l’absence d’enquêtes indépendantes et impartiales ». Cela contraint le mouvement des droits de l’homme à accorder « une plus grande attention aux pratiques violentes de la police à l’encontre des manifestants ». La plus grande association de défense des droits en Algérie a également noté la poursuite du suivi et du procès des militants des droits de l’homme dans différentes wilayas (provinces) parallèlement à la poursuite de la répression des manifestants et à l’incitation des voyous contre certains militants, en plus des tentatives de vengeance du régime à l’encontre des familles des victimes de la répression sécuritaire en raison de leur exposition à la torture et à leur insistance sur la nécessité de justice et d’équité, et de la non-impunité des auteurs. Cela se fait, selon l’association, en inventant des accusations contre certains d’entre eux et en les convoquant devant le tribunal, les poursuivant avec plusieurs accusations liées principalement à « l’outrage au président Tebboune et à sa mafia ou aux fonctionnaires publics lorsqu’ils exercent leurs fonctions, par des paroles, des gestes ou des menaces dans le but de porter atteinte au respect dû à leur autorité ». Comme il est clairement évident, toutes ces accusations sont fallacieuses et fabriquées uniquement pour se venger des manifestants pacifiques et les utiliser comme exemple pour les autres.