En Algérie, environ 75 000 enfants illégitimes naissent chaque année, et on les appelle localement « enfants de la fornication » ou « enfants illégitimes ». La majorité de ces naissances ont lieu en dehors des hôpitaux et des cliniques, selon un rapport de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme. Le rapport a sonné l’alarme concernant le jet de nouveau-nés dans les décharges publiques et les poubelles. La Ligue a considéré que l’application du décret accordant un nom de famille à un enfant dont la filiation est inconnue par la famille qui le prend en charge serait une mesure positive pour intégrer cette catégorie dans la société et faciliter son accès à l’éducation et à l’emploi.
Le taux de naissances illégitimes dans le pays a augmenté en raison de la propagation de maisons de prostitution dans toutes les régions, y compris les zones rurales reculées où l’on trouve des vieilles femmes qui se livrent à la prostitution et qui trafiquent avec des hommes et des femmes. De plus, les jeunes sont encouragés à avoir des relations sexuelles en dehors du mariage. Certains jeunes ont même adopté le mariage coutumier pratiqué en Égypte mais interdit en Arabie saoudite. D’autres ont opté pour le mariage de plaisir chiite, qui est interdit par toutes les écoles de pensée religieuse. Ces pratiques trompeuses sont utilisées par les jeunes pour contourner la religion et la loi.
Les chiffres officiels publiés par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille montrent qu’il y a plus de 4 000 naissances en dehors du mariage enregistrées chaque mois. Cela est attribué à la prolifération des mères célibataires et à l’incidence croissante de la prostitution chez les adolescentes à un très jeune âge. Ces filles se livrent à la prostitution pour subvenir aux besoins de leur père toxicomane et de leur mère malade. De plus, les agressions sexuelles sont devenues courantes, avec plus de 1 000 cas documentés chaque mois. Cela pousse ces jeunes femmes à avorter ou à accoucher en dehors des structures de santé officielles par crainte de la responsabilité d’un enfant dont le père et la filiation sont inconnus.
Beaucoup de ces enfants sont jetés dans les rues, les décharges publiques, les cimetières, sans aucun souci ni compassion. La Ligue a mis en garde contre la croissance alarmante du phénomène d’abandon d’enfants résultant des naissances illégitimes. Elle a appelé à la nécessité de mettre en place un mécanisme efficace pour encourager les mères célibataires à ne pas abandonner leurs enfants dans la rue et à les garder, soulignant que la plupart du peuple algérien ignore l’origine de ces enfants et leur père légal, ce qui ne pose aucun problème dans notre pays car ils sont élevés par leurs tantes et leurs mères, selon elle.