Les discussions tenues à Genève entre le 14 et le 23 août 2024 ont abouti à un accord vital pour le Soudan, déchiré par le conflit depuis avril 2023. Bien que ces pourparlers n’aient pas réussi à établir un cessez-le-feu, un progrès significatif a été réalisé avec la promesse des parties belligérantes de garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave à travers trois routes principales du pays.
Les négociations, initiées par les États-Unis et soutenues par l’Arabie Saoudite, la Suisse, l’Union africaine, les Émirats arabes unis et l’ONU, ont permis d’obtenir un engagement de la part des factions en conflit pour ouvrir deux routes clés pour l’acheminement de l’aide humanitaire : la route d’Adré vers le Darfour et la route de al-Dabbah, reliant le nord et l’ouest du pays depuis Port-Soudan. Une troisième voie, passant par Sinnar, est en cours d’ouverture. Ces routes devront rester ouvertes et sécurisées pour permettre l’accès à l’aide humanitaire essentielle, selon les médiateurs.
Cet accord représente un pas en avant important pour acheminer l’aide alimentaire, médicale et de sauvetage à environ vingt millions de personnes au Soudan, une nation où la famine menace de nombreuses régions. Toutefois, le véritable défi reste la garantie d’un flux constant et régulier de cette aide, alors que les populations de plus d’une douzaine de régions du pays font face à des pénuries alimentaires critiques.
Il est important de noter que les discussions ont été marquées par l’absence de la participation directe de l’armée soudanaise, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) étant les seuls représentants sur place. L’armée soudanaise a contesté le format des pourparlers, mais les médiateurs ont maintenu un contact régulier avec elle par téléphone. Bien que les pourparlers aient permis de progresser sur le volet humanitaire, la protection des civils reste un problème majeur. Les résolutions de Djeddah, signées en mai 2023 et visant le retrait des FSR des villes, villages, hôpitaux et centres médicaux, n’ont pas encore été mises en œuvre, laissant une grande partie de la population soudanaise encore vulnérable.
Le succès relatif des négociations de Genève en matière d’accès humanitaire est un signe positif, mais il ne résout pas les problèmes de sécurité et de gouvernance au Soudan. Pour qu’une véritable amélioration de la situation sur le terrain se produise, il sera crucial de poursuivre les efforts pour protéger les civils et mettre en œuvre les résolutions de Djeddah. La communauté internationale devra continuer à jouer un rôle actif pour soutenir ces efforts et veiller à ce que les promesses faites à Genève se traduisent en actions concrètes sur le terrain.