Le 9 octobre 2024, les États-Unis ont imposé des sanctions contre Algoney Hamdan Daglo, frère cadet de Mohamed Hamdan Daglo, le chef des Forces de soutien rapide (FSR) du Soudan. Ces sanctions visent à contrer son rôle clé dans l’approvisionnement en armes des FSR, un groupe paramilitaire au cœur du conflit qui déchire le Soudan depuis avril 2023. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de pression internationale, notamment dirigée par Washington, pour freiner la guerre qui a déjà causé des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 13 millions de personnes à fuir leur foyer.
Algoney Hamdan Daglo, un informaticien devenu homme d’affaires influent, est accusé par le département du Trésor américain de diriger une société écran, Tradive General Trading LLC, basée aux Émirats arabes unis. Cette société est soupçonnée d’avoir importé des véhicules militaires au Soudan, armés par la suite pour renforcer les FSR. Ces forces, sous la direction de son frère Mohamed Hamdan Daglo, également connu sous le nom de Hemedti, sont impliquées dans des attaques brutales contre les civils, des massacres ethniques et des viols systématiques au Darfour.
Les frères Daglo, déjà visés par des sanctions antérieures, possèdent un vaste empire économique au Soudan, allant de l’exportation d’or à la construction. Ce réseau leur permet non seulement de maintenir leur influence politique, mais également de financer la guerre. Les récentes sanctions visent à geler les avoirs d’Algoney aux États-Unis et à interdire toute transaction commerciale entre lui et des entités américaines. Toutefois, plusieurs experts soulignent que la famille Daglo concentre ses avoirs principalement aux Émirats arabes unis, rendant ces sanctions symboliques mais limitées dans leur portée concrète.
Ces mesures interviennent alors que les États-Unis, les Nations unies et l’Union africaine redoublent d’efforts pour ramener la paix au Soudan. Malgré cela, le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR s’enlise, avec des violences exacerbées par l’approvisionnement continu en armes. Le siège de la ville d’El Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, en est un exemple flagrant, où les forces paramilitaires de Hemedti continuent de cibler des civils sans relâche.
Les États-Unis espèrent que ces nouvelles sanctions affaibliront les capacités des FSR, mais des critiques à Washington, notamment au sein du Parti républicain, estiment que ces mesures ne suffiront pas à stopper l’effusion de sang. Il reste à voir si cette pression financière pourra freiner la machine de guerre des frères Daglo et contribuer à une solution durable au conflit soudanais.