le gouvernement britannique a annoncé une augmentation significative des fonds destinés à la lutte contre les réseaux de passeurs de migrants, portant l’investissement total à 150 millions de livres sterling (178 millions d’euros). Cette décision survient dans un contexte alarmant, marqué par une hausse des traversées dangereuses de la Manche, qui ont déjà coûté la vie à plus de 60 personnes en 2024, le bilan le plus tragique depuis 2018.
Le nouvel investissement de 75 millions de livres vise à renforcer la sécurité des frontières et à éradiquer les gangs responsables de ces traversées périlleuses. Ce changement de stratégie est particulièrement significatif sous la direction de Keir Starmer, devenu Premier ministre en juillet. Son approche marque une rupture nette avec les politiques controversées de ses prédécesseurs conservateurs, qui avaient envisagé le transfert de demandeurs d’asile vers le Rwanda. Au lieu de cela, Starmer a choisi de se concentrer sur la lutte contre les passeurs et d’intensifier la coopération avec les pays européens pour faire face à cette crise migratoire.
Lors de l’ouverture de l’assemblée générale d’Interpol à Glasgow, le Premier ministre a souligné l’importance d’une prise de conscience internationale concernant la gravité de la situation. Il a insisté sur la nécessité d’une action collective pour sécuriser les frontières et mettre fin à ce qu’il a qualifié de « commerce ignoble ». Cette volonté de mobilisation internationale reflète un changement de paradigme dans la manière dont le Royaume-Uni aborde les questions migratoires.
La stratégie adoptée par le gouvernement britannique s’inspire des méthodes utilisées dans la lutte antiterroriste. Elle se concentre sur la centralisation des efforts des forces de l’ordre et du renseignement au sein d’un centre de commandement dédié à la « sécurité des frontières ». Cette approche vise à coordonner les opérations et à améliorer l’efficacité des interventions contre les réseaux criminels qui exploitent la détresse des migrants.
Ce renforcement des fonds et des efforts contre les passeurs s’inscrit dans un cadre plus large de réformes nécessaires pour faire face à une crise migratoire complexe. Alors que les flux de migrants continuent de croître, la nécessité d’une réponse plus intégrée et humaine devient impérative. La coopération avec les pays européens pourrait également jouer un rôle clé dans l’éradication des réseaux de passeurs, qui opèrent souvent à une échelle transnationale.