L’entraîneur de l’ES Mostaganem, Cherif Hadjar, a choqué les supporters et les observateurs en annonçant sa démission après la victoire de son équipe contre l’Olympique Akbou (2-1), dimanche soir lors de la 7e journée du championnat de Ligue 1 Mobilis. Malgré ce succès qui marquait la deuxième victoire consécutive de l’équipe, le technicien a exprimé son mécontentement face au comportement de certains supporters.
Lors de la conférence de presse suivant la rencontre, Hadjar a expliqué que des insultes avaient été proférées à son encontre dès que l’O Akbou avait ouvert le score. « Dès que la formation locale a ouvert la marque, certains supporters présents ici au stade ont commencé à m’insulter. Je n’accepte pas un tel traitement à mon encontre, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que je suis victime de telles attaques », a-t-il déclaré. Un climat tendu qui semble avoir été le déclencheur de sa décision.
Le coach a également évoqué des difficultés internes au sein du club, soulignant que les « conditions de travail ne sont pas réunies » à l’ESM. Pourtant, il a reconnu la qualité de l’effectif qu’il a constitué lors du mercato estival, ayant recruté près de vingt joueurs. Malgré la récente accession du club en Ligue 1 après 25 ans d’absence, Hadjar a estimé que son environnement de travail n’était pas à la hauteur de ses attentes, notamment en termes de soutien et de conditions d’exercice.
Son départ fait suite à une vague de démissions et de limogeages dans le championnat, avec déjà cinq entraîneurs ayant quitté leur poste en l’espace de sept journées, dont Youcef Bouzidi (MC Oran), Corintin Martins (CR Belouizdad), Radhi Jaïdi (Paradou AC) et Hatem El Missaoui (USM Khenchela). La situation à Mostaganem est d’autant plus préoccupante que l’équipe occupe la 8e place du classement avec 10 points, à seulement deux longueurs des leaders.
Malgré tout, le club a exprimé son soutien à son entraîneur, rejetant sa démission, et a appelé les supporters à plus de respect envers l’équipe technique. L’administration du club a affirmé sa confiance en les capacités de Hadjar et l’a incitée à continuer son travail pour mener l’ESM vers de nouveaux succès. Le climat autour de cette démission met en lumière les tensions qui peuvent régner entre l’encadrement d’une équipe et ses supporters, et pose la question du respect dû à un entraîneur, notamment face à des comportements irrespectueux pendant les matchs.
Pour Hadjar, cette démission est un geste de révolte face à des traitements qu’il juge intolérables, évoquant même l’insulte faite à sa mère décédée comme une provocation insupportable. « Il est préférable de rester sans travail que d’être insulté et maltraité à chaque fois », a-t-il conclu lors de sa prise de parole, marquant ainsi la fin de son aventure avec l’ES Mostaganem.