Le 6 novembre 2024, Donald Trump a remporté une victoire décisive, redevenant président des États-Unis, quatre ans après sa défaite face à Joe Biden. Ce retour, inédit depuis celui de Grover Cleveland, qui avait également regagné la Maison Blanche après avoir perdu une réélection, marque un tournant important. Trump a dominé la scène politique en remportant les États-clés tels que la Géorgie, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin, s’assurant ainsi des 270 voix électorales nécessaires à sa réélection.
Cette victoire intervient dans un contexte particulièrement tendu, où Trump a su galvaniser un électorat en quête de changement, malgré ses multiples inculpations et l’ombre de son rôle dans l’incitation à l’attaque du Capitole en 2021. Ce retour témoigne de la persistance de son influence et de sa capacité à se positionner comme le défenseur du peuple américain, en particulier face aux préoccupations liées à l’inflation, à l’immigration illégale et à la sécurité nationale. En dépit de ses démêlés juridiques, Trump a su transformer ses déboires en atout, utilisant les accusations à son encontre comme un levier de campagne.
La présidence de Donald Trump, version 2.0, semble s’orienter vers un retour aux politiques protectionnistes, avec un accent sur l’isolationnisme et la remise en question des engagements militaires des États-Unis à l’étranger. Son engagement à résoudre le conflit en Ukraine avant même d’entrer en fonction inquiète les alliés de Kiev, qui redoutent un affaiblissement de l’engagement américain envers l’Ukraine.
En matière économique, Trump a annoncé son intention de « récupérer des emplois des autres pays », en réduisant les impôts et en augmentant les droits de douane, ce qui viserait à favoriser la production nationale. Parallèlement, il a exprimé son désir de relancer l’exploitation pétrolière aux États-Unis et de se retirer à nouveau de l’Accord de Paris sur le climat, une démarche qu’il juge bénéfique pour l’économie américaine, tout en minimisant les préoccupations environnementales.
Cette vision économique repose sur la logique du « America First », cherchant à privilégier les intérêts nationaux au détriment des engagements internationaux. Trump semble vouloir renforcer les industries nationales en réduisant les régulations, en attirant des investissements étrangers et en diminuant les importations, ce qui pourrait perturber les relations commerciales internationales. Son projet de relance énergétique se heurte cependant aux préoccupations environnementales, tout comme son positionnement vis-à-vis des accords climatiques mondiaux.
Malgré son appel à l’unité après sa victoire, l’Amérique semble plus que jamais divisée. Un fossé profond sépare ses partisans et ses opposants, un défi que Trump devra tenter de surmonter. Sa rhétorique, déjà très polarisante, a exacerbé les fractures internes, notamment à travers ses attaques virulentes contre les migrants et ses propos jugés comme divisifs. Le défi pour le 47e président sera de réussir à gouverner dans un pays où la polarisation n’a jamais été aussi marquée.
Sur le plan diplomatique, le retour de Trump à la Maison Blanche pourrait redéfinir les relations des États-Unis avec le Moyen-Orient. Trump, qui a prôné une réduction de l’implication militaire américaine, pourrait chercher à resserrer les liens avec Israël tout en adoptant une attitude plus ferme envers les régimes rivaux dans la région. Sa politique pourrait également inclure une réévaluation des accords de paix et des partenariats stratégiques, tout en visant à éviter les engagements prolongés dans des conflits lointains.