Le Bangladesh, pays où le cricket est bien plus qu’un sport, est secoué par un scandale impliquant l’une de ses plus grandes icônes sportives, Shakib Al Hasan. L’ancien capitaine de l’équipe nationale de cricket, devenu législateur, est désormais au cœur d’une tourmente judiciaire après qu’un tribunal de Dhaka a émis un mandat d’arrêt contre lui pour des chèques sans provision totalisant plus de 300 000 dollars.
Shakib Al Hasan est l’un des plus grands noms de l’histoire du cricket bangladais. Polyvalent gaucher et joueur emblématique, il a disputé 71 tests, 247 matchs internationaux d’un jour et 129 compétitions Twenty20, totalisant 712 guichets au cours d’une carrière exceptionnelle. Son talent et son leadership ont fait de lui une source d’inspiration pour des millions de fans, tant au Bangladesh qu’à l’étranger. Pourtant, son implication en politique a changé la donne.
En tant que membre du parti de l’ex-dirigeante Sheikh Hasina, Shakib a vu sa popularité décliner après la chute du régime en août 2024. Sheikh Hasina, renversée par une révolution, a fui le pays, laissant derrière elle un gouvernement discrédité et une vague de colère publique. Shakib, qui se trouvait au Canada pour une compétition de cricket au moment de ces événements, n’est pas retourné au Bangladesh depuis. Ses liens avec l’ancien régime en ont fait une cible des autorités et de l’opinion publique.
Malgré les convocations répétées du tribunal, Shakib ne s’est pas présenté à l’audience, ce qui a conduit à l’émission d’un mandat d’arrêt. Selon Mohammed Shahibur Rahman, représentant de la banque IFIC à l’origine de la plainte, les chèques en question sont liés à des transactions financières non honorées. Ce scandale, qui ternit l’image de l’ancienne gloire sportive, alimente les débats sur l’éthique et les responsabilités des figures publiques.
Alors que Shakib reste absent, le Bangladesh se prépare à participer au prestigieux Trophée des Champions, où il affrontera des équipes de renom comme l’Inde, le Pakistan et la Nouvelle-Zélande. Najmul Hossain Shanto a été nommé capitaine, marquant un tournant pour une équipe en quête de stabilité et de succès. L’exclusion de Shakib est perçue par certains comme une opportunité de reconstruire l’équipe sur des bases nouvelles, tandis que d’autres regrettent l’absence d’un joueur aussi expérimenté.
Le Bangladesh, passionné de cricket, continue d’espérer que ce sport reste un symbole d’unité dans un pays divisé. Quant à Shakib Al Hasan, son futur reste incertain, entre les ombres d’un passé glorieux et les défis d’un présent tumultueux.