Hier, plus de 25 organisations de défense des droits humains et entités politiques originaires du Maghreb et d’Europe ont dénoncé l’escalade de la répression en Algérie, accusant les autorités d’utiliser le système judiciaire et les forces de sécurité pour museler les voix dissidentes et opposées aux politiques autoritaires et corrompues du pays.
Dans une déclaration commune, ces organisations ont appelé à la libération immédiate des prisonniers politiques, notamment les militants du Hirak, les défenseurs des droits humains, les blogueurs et tous les détenus d’opinion. Elles ont exprimé leur profonde inquiétude face à l’intensification des répressions et des poursuites judiciaires arbitraires visant les voix critiques du régime militaire. Elles ont également condamné la répression systématique exercée par les autorités contre les opposants politiques, les militants des droits civiques, les journalistes et les utilisateurs des réseaux sociaux.
Ces organisations ont réaffirmé leur soutien à toutes les voix libres, tant nationales qu’internationales, qui dénoncent ces campagnes répressives constituant des violations flagrantes des droits humains fondamentaux reconnus internationalement et contraires aux principes démocratiques.
Elles ont également mis en lumière des cas de victimes de cette répression, notamment celui de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Arrêté mi-novembre à l’aéroport d’Alger, il a été inculpé et écroué le 26 novembre, sur la base de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui punit les actes terroristes ou de sabotage visant la sûreté de l’État. Âgé de 80 ans, Boualem Sansal a d’abord été détenu dans la section pénitentiaire de l’hôpital Mustapha d’Alger avant d’être transféré à la prison de Koléa, à 35 km de la capitale. Sa demande de remise en liberté a été rejetée par la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger le 11 décembre 2024, malgré les préoccupations concernant sa santé et les conditions de sa détention.
Ces organisations ont dénoncé le fait que Boualem Sansal ait été jugé sans la présence de ses avocats, de ses proches, ni même la sienne, le procès s’étant tenu alors qu’il était hospitalisé dans un état critique en raison de négligences médicales et de conditions de détention déplorables. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour trahison et tentative de déstabilisation de la République, des accusations jugées infondées et visant à le réduire au silence.
Ces événements s’inscrivent dans un contexte plus large de répression accrue en Algérie, où les autorités sont accusées d’intensifier les mesures coercitives pour étouffer toute forme de contestation et de critique à l’égard du régime en place.
