Le Portugal traverse une nouvelle crise politique après l’échec du gouvernement de centre-droit de Luis Montenegro à obtenir la confiance du Parlement. Empêtré dans une controverse autour d’un possible conflit d’intérêts, le Premier ministre a vu son gouvernement rejeté par les députés mardi, ouvrant ainsi la voie à des élections législatives anticipées.
Après plus de trois heures et demie de débats houleux, le Parlement portugais a refusé d’accorder sa confiance au gouvernement de Luis Montenegro, qui n’avait pas la majorité absolue. Ce rejet a été soutenu par le Parti socialiste (PS) et la formation d’extrême droite Chega, empêchant ainsi toute issue favorable au Premier ministre.
L’élément central de cette crise est la participation de Luis Montenegro à une commission d’enquête parlementaire sur une société détenue par son épouse et ses enfants, impliquée dans des contrats avec plusieurs entreprises privées. Face aux soupçons de conflit d’intérêts, le chef du gouvernement s’est défendu avec véhémence, affirmant : « Je n’ai commis aucun crime ».
Dans une tentative de sauver son gouvernement, le Parti social-démocrate (PSD) de Montenegro a tenté de négocier avec le Parti socialiste (PS), proposant que la commission d’enquête dure seulement quinze jours. Cette proposition a été fermement rejetée par le leader socialiste Pedro Nuno Santos, qui a dénoncé un « arrangement » inacceptable et insisté sur la nécessité d’une enquête approfondie.
Malgré les efforts de dernière minute pour parvenir à un compromis, les tensions sont restées vives et les négociations ont échoué, scellant ainsi la chute du gouvernement.
Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a désormais la lourde tâche de décider s’il doit dissoudre le Parlement et convoquer des élections anticipées. Il doit d’abord consulter les partis politiques représentés au Parlement ainsi que le Conseil d’État, un organe consultatif. Si la dissolution est actée, les nouvelles élections pourraient se tenir le 11 ou le 18 mai.
Dans ce contexte d’incertitude, Luis Montenegro a déjà annoncé qu’il serait candidat à sa propre succession, malgré cette défaite politique majeure. Le pays, qui a déjà connu trois élections législatives en trois ans, s’apprête ainsi à retourner aux urnes dans un climat de forte instabilité.
Cette chute du gouvernement intervient alors que le Portugal fait face à des défis économiques et sociaux majeurs. L’inflation, la crise du logement et les tensions politiques croissantes ont fragilisé la stabilité du pays. Le PSD, qui espérait instaurer un leadership solide après les années de gouvernance socialiste, se retrouve désormais en difficulté, tandis que l’opposition, notamment le PS et Chega, cherchent à tirer profit de cette situation pour renforcer leur position.