Dans une nouvelle tentative de désescalade, le Hamas a fait savoir ce samedi 31 mai qu’il acceptait de libérer dix otages israéliens vivants et de restituer les corps de dix-huit autres personnes, dans le cadre d’un accord global visant à instaurer un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza. Cette offre, transmise aux médiateurs égyptiens et qataris, s’inscrit dans le cadre d’un échange plus large comprenant également la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Selon un communiqué diffusé par le mouvement palestinien sur sa chaîne Telegram, cette proposition répond à la dernière initiative portée par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff. Elle inclut plusieurs exigences majeures : l’arrêt définitif des hostilités, le retrait total des troupes israéliennes de Gaza, et des garanties concrètes pour l’acheminement ininterrompu de l’aide humanitaire vers la population civile.
Le Hamas insiste sur la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu durable, et non temporaire, comme l’envisageaient certains projets précédents. « Une simple trêve de 70 jours, sans garantie de continuité ni de résolution politique, ne fait que repousser l’escalade », déplore un représentant du mouvement. Le souvenir du précédent cessez-le-feu de janvier dernier, brisé par la reprise des opérations israéliennes deux mois plus tard, reste encore vif dans les mémoires.
La contrepartie palestinienne inclut, en plus de la libération des otages vivants, la restitution des dépouilles de dix-huit Israéliens morts. En échange, le Hamas réclame la libération d’un nombre significatif de prisonniers palestiniens incarcérés par l’État hébreu, dont des femmes et des mineurs. Les termes précis de cette proposition ne sont pas encore publics, mais les médiateurs régionaux se sont activés pour évaluer la faisabilité politique de l’accord.
Sur le terrain, la situation reste dramatique. L’intensification des frappes israéliennes depuis la mi-mars a aggravé la crise humanitaire. Le blocus quasi total de l’aide par Israël — dénoncé par les Nations Unies — expose des millions de civils à la famine, aux maladies et au désespoir. Près de 54 000 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont perdu la vie depuis le 7 octobre 2023, selon les chiffres fournis par les autorités locales.
Israël, de son côté, justifie la poursuite de ses opérations par la nécessité d’éliminer la menace que représente le Hamas. Mais la communauté internationale, de plus en plus critique, réclame une issue politique et dénonce la souffrance infligée à la population civile.
Alors que les négociations s’intensifient en coulisse, la balle est désormais dans le camp d’Israël. Acceptera-t-il une pause durable pour sauver des vies et relancer une dynamique diplomatique ? Ou choisira-t-il de poursuivre une stratégie militaire aux lourds coûts humains ?