Un puissant séisme de magnitude 5,3 a secoué samedi la péninsule du Mont Athos, haut lieu spirituel de l’orthodoxie orientale, provoquant une vive inquiétude parmi les moines, les pèlerins et les autorités. L’épicentre a été localisé en mer, au nord-ouest de Karyes, capitale administrative de cette république monastique autonome, à une profondeur de 12,5 kilomètres, selon l’Institut de géodynamique d’Athènes.
Malgré l’absence de victimes graves, les secousses ont semé la panique dans plusieurs localités de la région. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des employés de cafés de Karyes fuyant précipitamment les lieux, tandis que les moines de Vatopedi sortaient en hâte de leurs cellules, terrorisés.
Les premières évaluations font état de dommages mineurs dans plusieurs monastères historiques. Des cheminées se sont effondrées à Simonos Petras et à Vatopedi, où des pierres sont tombées dans les environs, fissurant les murs de certains bâtiments. À Dochiari, une partie du bâti ancien a été endommagée. À Karyes même, des parties de maçonnerie appartenant à des structures vétustes se sont détachées. Une auberge de la Sainte Communauté a également subi des dégâts, dont la chute d’un lustre dans la chapelle.
Le séisme de ce samedi s’inscrit dans une séquence sismique active entamée dans la région il y a près de vingt mois. Selon le Comité scientifique spécial permanent pour l’évaluation et la réduction des risques sismiques, aucun signe d’activation de failles adjacentes n’a été détecté, bien que la situation reste sous surveillance.
Le nombre total de secousses supérieures à la magnitude 4 dans la région depuis le début de cette séquence s’élève désormais à huit. Le comité a recommandé d’éviter l’usage de bâtiments susceptibles d’avoir été fragilisés et de privilégier des parcours sûrs, particulièrement dans les zones de relief escarpé. Une équipe du 2ᵉ EMAK ainsi qu’un détachement des commandos forestiers ont été déployés dès samedi soir à Karyes, par mesure de précaution.
Le Mont Athos, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, abrite vingt monastères et plusieurs skites, où vivent environ 2 000 moines dans une communauté cloîtrée à la tradition millénaire. L’accès y est strictement réglementé et réservé aux hommes, conformément à des règles en vigueur depuis l’Empire byzantin.