Le talent seul ne suffit plus à ce stade. À 27 ans, Adam Ounas, longtemps considéré comme une pépite du football algérien, se retrouve une nouvelle fois en quête de relance. Son passage à Al-Sadd, au Qatar, n’aura été qu’un épisode furtif, presque anecdotique dans une carrière marquée par les soubresauts et les rendez-vous manqués.
Arrivé à Doha avec l’espoir de se refaire une santé, loin de la pression européenne, Ounas n’a jamais réussi à s’imposer dans un effectif déjà structuré. Son recrutement tardif l’a cantonné aux joutes de la Ligue des champions asiatique, où il n’a disputé que cinq rencontres, inscrit un but, et récolté une expulsion qui a mis un terme prématuré à son aventure. Un maigre bilan, qui n’a laissé aucune place au doute : le club qatari ne prolongera pas l’expérience. Le 30 juin, Ounas sera officiellement libre.
Le club de Doha prépare déjà la suite. Il misera l’an prochain sur une nouvelle génération algérienne, plus prometteuse : Youcef Atal, au rendement plus stable, et Abdessamed Bounacer, jeune espoir dont le profil séduit les dirigeants. L’ère Ounas, elle, se referme sans fracas, illustrant une politique de plus en plus claire du club : plus de place aux joueurs peu impliqués ou irréguliers.
Le cas Ounas est devenu symptomatique d’un certain gâchis générationnel. Révélé à Bordeaux, l’ailier avait rapidement attiré les regards, avant de rejoindre le SSC Naples, où il n’a jamais réussi à s’imposer dans la durée. Prêts en série (Nice, Crotone, Cagliari), blessures récurrentes, manque de régularité… la trajectoire du natif de Chambray-lès-Tours a été hachée, instable, frustrante.
Même son passage à Lille, censé marquer un tournant, s’est soldé par un nouvel échec, freiné par des pépins physiques persistants. C’est dans ce contexte qu’Ounas a opté pour l’exil au Qatar, souvent synonyme de dernier virage ou de pause dorée.
Libre dans quelques jours, Adam Ounas intéresse encore. Son profil technique, sa capacité à déséquilibrer, séduisent toujours — en particulier en Arabie saoudite, où des clubs restent attentifs. En Europe, certains projets pourraient lui convenir, mais les doutes sur sa discipline, sa condition physique, et surtout sa constance, freinent les pourparlers.
À ce stade de sa carrière, l’excuse du potentiel ne suffit plus. Ounas joue désormais sa crédibilité. La prochaine destination sera cruciale : un environnement structuré, une confiance renouvelée, et surtout une implication sans faille seront les conditions de son rebond.
Car sinon, c’est l’anonymat qui l’attend — un destin cruel pour un joueur qui, il y a encore quelques années, portait les espoirs d’un peuple et les promesses d’une grande carrière. Le temps n’est plus à l’attente. Il est à la décision, à la rigueur et à l’action. Ounas n’a plus droit à l’erreur.