Une vive montée de tension a été enregistrée à la frontière entre l’Algérie et la Mauritanie, après une incursion de militaires algériens dans la zone dite « Al-Burayka » (Lebriga), que Nouakchott avait formellement classée comme zone militaire interdite. Cette opération aurait été déclenchée lors de la poursuite de plusieurs individus fuyant vers le territoire mauritanien.
Selon des sources locales concordantes, des soldats algériens auraient tiré à balles réelles, confisqué les biens de ces fuyards et, dans certains cas, recouru à des mauvais traitements. Une partie des personnes poursuivies aurait toutefois réussi à pénétrer plus profondément en territoire mauritanien.
En réaction, l’armée mauritanienne a immédiatement déployé des troupes et procédé à des tirs de sommation, forçant les soldats algériens à battre en retraite. Une communication rapide entre les états-majors des deux pays a permis d’éviter un affrontement direct, mais l’incident demeure lourd de conséquences diplomatiques et sécuritaires.
Des analystes évoquent une possible tentative d’intimidation ou de test de la part d’Alger, désireuse d’évaluer les lignes rouges de son voisin mauritanien. D’autres y voient une simple extension, mal maîtrisée, des opérations de surveillance et de contrôle de la frontière sud-ouest algérienne
La région d’Al-Burayka, récemment placée sous surveillance par drones et déclarée zone militaire fermée par la Mauritanie, est connue pour être un couloir de contrebande, de migrations irrégulières, et parfois d’activité de groupes armés. Lourdement militarisée ces dernières semaines, elle est devenue un point de friction entre Alger et Nouakchott.
En l’absence de déclarations officielles de part et d’autre, l’incident inquiète les observateurs internationaux. Il illustre le climat de méfiance croissante entre deux pays pourtant liés par des accords sécuritaires et commerciaux, mais désormais engagés dans une logique de défiance.