Londres, lundi 15 septembre 2025 – Les prix du pétrole ont terminé en hausse lundi, stimulés par une nouvelle série d’attaques ukrainiennes visant des infrastructures énergétiques majeures en Russie, dont la gigantesque raffinerie de Kirishi et le terminal d’exportation de Primorsk.
Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le contrat à terme sur le Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a progressé de 0,45 dollar (+0,67 %), à 67,44 dollars le baril. À New York, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en octobre a gagné 0,61 dollar (+0,97 %), pour clôturer à 63,30 dollars.
Selon Moscou, l’Ukraine a lancé dimanche une attaque massive impliquant 361 drones, qui a brièvement provoqué un incendie à la raffinerie de Kirishi, l’une des plus grandes du pays, avec une capacité de traitement de 355 000 barils par jour, soit près de 6,4 % de la production nationale.
Le terminal pétrolier de Primorsk, d’où partent environ 1 million de barils par jour, a également été ciblé, renforçant les inquiétudes sur la sécurité des exportations russes.
« Cette attaque traduit une volonté croissante de perturber les marchés pétroliers internationaux, ce qui pourrait exercer une pression haussière durable sur les prix », analyse Natasha Kaneva, experte en énergie chez JP Morgan Chase & Co.
Ces frappes interviennent alors que le président américain Donald Trump a durci le ton ce week-end, affirmant que les États-Unis étaient prêts à imposer de nouvelles sanctions énergétiques contre la Russie, mais seulement si les pays de l’OTAN cessaient totalement leurs achats de pétrole russe.
« Je ne veux pas qu’ils achètent du pétrole russe. Les sanctions actuelles ne sont pas assez sévères », a-t-il insisté, menaçant aussi d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 100 % à la Chine et à l’Inde si elles continuaient d’importer du brut russe à prix réduit.
Malgré ces signaux haussiers, les marchés restent freinés par la perspective d’une offre excédentaire. L’OPEP+ prévoit d’augmenter sa production dans les prochains mois, ce qui pourrait contrebalancer l’impact des perturbations russes.
« Si l’Ukraine concentre désormais ses frappes sur les infrastructures d’exportation russes, le risque de hausse des prix sera réel », prévient Tony Sycamore, analyste de marché chez IG, tout en rappelant que le spectre d’un surplus continue de peser sur la tendance.
Parallèlement, les investisseurs restent attentifs aux indicateurs économiques américains : la récente faiblesse des créations d’emplois et la hausse de l’inflation alimentent les craintes d’un ralentissement dans la première économie mondiale, principal consommateur de pétrole brut.