Alger, 17 septembre 2025 – La National Oil Corporation of Kenya (NOCK) et Sonatrach, le géant énergétique public algérien, ont signé à Alger un protocole d’accord (MoU) ambitieux couvrant l’ensemble de la chaîne pétrolière : exploration, production, importation, stockage, distribution et commerce du gaz de pétrole liquéfié (GPL). Le partenariat inclut également la formation du personnel, le transfert de savoir-faire et le développement de réserves stratégiques.
Pour Leparan Ole Morintat, PDG de NOCK, ce partenariat arrive à un moment stratégique pour le Kenya, en quête d’expansion de ses capacités pétrolières et gazières. L’accès à l’expertise et aux infrastructures de Sonatrach devrait accélérer les projets kenyans et renforcer la coopération énergétique entre Nairobi et Alger.
L’accord se décline en axes complémentaires : l’exploration et la production avec des projets conjoints au Kenya, encore sous-exploité malgré des découvertes prometteuses ; l’importation et la distribution de GPL et de produits pétroliers pour véhicules et ménages ; le développement d’infrastructures de stockage et de réserves stratégiques nécessitant des investissements massifs ; la création d’une filière commerciale pour le GPL, les lubrifiants et produits pétrochimiques ; et le transfert de compétences pour renforcer l’expertise du personnel kenyan.
L’Algérie, fortement dépendante de ses revenus pétroliers, croule sous un déficit budgétaire persistant, ce qui pourrait limiter sa capacité à honorer ses engagements financiers et logistiques. Par ailleurs, les divergences réglementaires, l’insuffisance des infrastructures au Kenya et l’instabilité des marchés énergétiques mondiaux risquent de compliquer la mise en œuvre concrète de cet accord.
Si ce partenariat illustre l’élan vers l’intégration énergétique intra-africaine, sa réussite repose sur des bases fragiles. Pour que les milliards promis profitent réellement au Kenya, l’Algérie devra stabiliser son économie et engager des réformes structurelles profondes. Sans ces garanties, l’accord pourrait rester une promesse ambitieuse, suspendue aux incertitudes économiques et géopolitiques.