Paris, 7 novembre 2025 – Le tonnerre gronde au-dessus de Roissy. Accusé de contrefaçons, de commercialisation de produits dangereux et de violations des normes européennes, Shein se retrouve au centre d’un bras de fer juridique et diplomatique. La France ne se contente plus de simples inspections douanières : Paris exige désormais de la Commission européenne une réaction rapide et ferme pour sanctionner le géant chinois de la fast-fashion, accusé de bafouer les règles du marché unique.
Cette stratégie vise à renforcer la crédibilité de l’Europe, à forcer Shein à se conformer et à envoyer un signal fort aux acteurs du e-commerce chinois et mondial. En bloquant 200 000 colis et en menaçant de fermer le site français, la France montre qu’elle entend imposer des standards stricts et mobiliser Bruxelles pour des mesures coordonnées et exemplaires.
Depuis 48 heures, les colis Shein sont minutieusement inspectés par des douaniers en combinaison blanche : jouets dangereux, machettes dissimulées dans des sacs à main… le géant chinois est pris la main dans le sac. À l’Assemblée nationale, le ministre des PME, Serge Papin, a brandi la menace suprême : « 48 heures pour tout nettoyer, ou nous fermons votre site en France. » Ce jeudi à minuit, si les poupées sexuelles à l’effigie d’enfants, les armes blanches et les cosmétiques interdits n’ont pas disparu, Shein.fr pourrait devenir une page blanche, sur ordre de la justice, conformément à l’article L521-3-1 du Code de la consommation.
À l’aéroport, l’opération prend des allures militaires. Tous les colis Shein sont contrôlés, une première historique. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s’est déplacée en personne : « Huit produits sur dix sont hors la loi. On arrête la déferlante. » Sous haute surveillance, gendarmes, agents de la DGCCRF et chiens renifleurs quadrillent le hub logistique. Les inspections ont révélé que Shein commercialisait des produits non conformes aux normes européennes : cosmétiques interdits, jouets dangereux pour enfants, contrefaçons Nike, Chanel et Lego, ainsi que des appareils électroménagers défectueux. Chaque irrégularité est photographiée, scellée et versée au dossier judiciaire.
Ces actions font suite à plusieurs scandales récents, dont la vente de poupées sexuelles à l’effigie de fillettes et la découverte d’armes de catégorie A telles que machettes et poings américains.
Face à la pression, Donald Tang, président exécutif de Shein, a adressé un courrier au gouvernement français affirmant son « engagement indéfectible à respecter toutes les lois françaises ». Il propose de suspendre temporairement les ventes de produits non liés à l’habillement et celles des vendeurs tiers afin de créer « les conditions d’une collaboration étroite » avec Bercy, tout en présentant un cadre de conformité et des mesures fermes et immédiates.
Malgré ces tensions, le premier magasin pérenne de Shein au monde a ouvert mercredi au BHV, à Paris, attirant près de 8 000 visiteurs. Cinq autres boutiques devraient ouvrir prochainement en France, alors même que le bras de fer juridique et réglementaire se poursuit, sous l’œil vigilant de Bruxelles.


























