Téhéran, 8 novembre 2025 —Le président Massoud Pezeshkian a averti vendredi que Téhéran pourrait être partiellement ou totalement évacuée d’ici la fin de l’année si les précipitations n’augmentent pas rapidement. Une annonce choc qui illustre l’ampleur de la catastrophe climatique que traverse l’Iran, frappé par sa pire sécheresse depuis des décennies.
« S’il ne pleut pas, nous allons devoir commencer à rationner l’eau à Téhéran entre fin novembre et début décembre. Et même si nous rationnons, nous allons manquer d’eau et devrons évacuer Téhéran », a déclaré le chef de l’État dans un discours retransmis par la télévision publique.
Selon les chiffres communiqués par la compagnie des eaux de la capitale, le barrage Amir Kabir, l’un des cinq principaux réservoirs qui approvisionnent la ville, ne contient plus que 14 millions de mètres cubes d’eau, soit à peine 8 % de sa capacité totale.
Un responsable, Behzad Parsa, a indiqué que Téhéran pourrait manquer d’eau potable d’ici deux semaines si la tendance se poursuit. Les autorités locales multiplient les appels à la modération et ont déjà instauré des coupures d’eau tournantes dans plusieurs quartiers de la métropole de plus de 10 millions d’habitants.
Le constat est alarmant à l’échelle nationale : le taux de précipitations moyen a chuté de 40 % par rapport à la moyenne des 57 dernières années, selon l’agence Tasnim. Certaines provinces accusent une baisse de 50 à 80 %.
Le climat de Téhéran — sec et chaud en été, parfois pluvieux en automne — ne permet plus de compenser cette raréfaction. En juillet et août, en pleine canicule, les autorités avaient décrété deux jours fériés afin de limiter la consommation d’eau et d’énergie.
« Le pays doit se préparer à une situation critique », a averti Mohammad Reza Kavianpour, directeur de l’Institut de recherche sur l’eau basé à Téhéran.
Malgré une réduction de 10 % de la consommation en six mois, les efforts des habitants demeurent insuffisants. D’après Mohsen Ardakani, directeur provincial de la compagnie des eaux, il faudrait atteindre une baisse de 20 % pour stabiliser provisoirement la situation en attendant les pluies hivernales.
Mais celles-ci pourraient ne pas venir. Selon les projections météorologiques locales, les précipitations prévues d’ici la fin de l’année resteront largement inférieures aux besoins de la capitale.



























