Le pantin des généraux, Tebboune, infatigable dans sa farce, continue de gonfler un ballon déjà crevé de mensonges, bernant les vivants comme les morts avec une constance pathétique. À chaque discours, chaque passage télévisé, le clown présidentiel assène que l’Algérien regorge de nif et de dignité, que le quotidien du zwali rivalise avec l’opulence française ou les palais du Golfe, et que le citoyen algérien nage dans un luxe princier digne des monarques. Des sornettes qui ne calment ni la faim ni la rage ! La réalité est un cauchemar bien plus sordide : les produits de première nécessité – lait en poudre, semoule, pommes de terre – s’arrachent à des prix astronomiques, dépassant de loin la valeur de l’honneur piétiné des Algériennes. L’eau potable, ce mirage intermittent, disparaît des robinets pendant des jours entiers ; les rues se noient sous des montagnes d’ordures putrides, la crasse et les immondices règnent en maîtres incontestés dans les quartiers populaires. Et la gangrène sociale suprême ? Ces enfants illégitimes, fantômes sans père ni lignage officiel, mais dont les mères sont dûment répertoriées dans les registres glauques de la prostitution « légale » ou clandestine. Ils endurent en silence une double peine : abandonnés dès la naissance, ils sont ensuite expulsés sans ménagement des foyers pour orphelins et enfants abandonnés sitôt leurs 18 ans révolus, jetés dans le vide abyssal d’une société qui les rejette comme des déchets humains.
Au cœur de cette abomination, une vidéo explosive, diffusée il y a quarante-huit heures par un groupe de jeunes hommes et femmes au bord du gouffre – des âmes brisées par un système impitoyable –, a mis le feu aux réseaux sociaux, déclenchant une polémique virulente qui secoue l’Algérie entière. Filmée dans les couloirs froids et impersonnels du Village d’enfants SOS de Draria, ce quartier défavorisé au sud d’Alger, la séquence accablante révèle une expulsion massive et mécanique : à 18 ans pile, dehors, sans appel ni recours, en vertu d’une loi bureaucratique appliquée avec une rigidité stalinienne. Certains jeunes ont déjà été virés manu militari, leurs maigres affaires entassées dans des sacs plastiques, errant dès lors dans les rues sans toit ni ressources. D’autres, suspendus à un fil, attendent leur tour fatidique dans les prochaines semaines, le cœur serré par l’angoisse. Parmi eux, des lycéens en pleine révision intensive pour le baccalauréat, cet examen censé être le sésame vers un avenir meilleur – une ironie cruelle quand la porte de l’orphelinat claque derrière eux comme un couperet.
Le porte-parole du collectif, voix tremblante de colère contenue mais résolue, assène un message incendiaire directement au « président-clown » Tebboune : « Ne sommes-nous pas, nous aussi, les enfants de la patrie, comme vous nous le serinez dans vos discours vides et hypocrites ? L’erreur originelle commise par nos pères inconnus et fantomatiques risque de se perpétuer, nous engloutissant dans un cycle infernal de précarité et de désespoir. Nous ignorons tout de notre destin, de nos droits les plus basiques. Des filles sont arrachées par la force brute des forces de l’ordre, refoulées vers les abysses de la prostitution forcée ; des garçons, le ventre creux et l’âme en miettes, bradent leur dignité aux étrangers de passage pour un misérable repas ou un abri précaire. » Les images, brutales et sans fard, capturent des visages émaciés par la peur, des dortoirs glacials où les lits se vident un à un, des murs imprégnés de larmes et de résignation. En moins de deux jours, la vidéo a explosé les compteurs : des millions de vues, des milliers de partages, une cascade de commentaires outrés, des hashtags comme #DrariaAbandonnée ou #SauvonsLesOrphelins qui dominent les tendances sur Facebook, TikTok et Instagram. Influenceurs, activistes des droits humains, citoyens lambda exaspérés : tous hurlent leur indignation face à un État qui élève l’abandon au rang de politique publique.
Le Croissant-Rouge Algérien, gestionnaire du centre depuis sa reprise en main étatique, a réagi avec une férocité défensive qui trahit la panique : dans un communiqué sec et menaçant publié le 19 octobre sur sa page officielle, l’institution nie en bloc, qualifiant la vidéo de « pure diffamation » et affirmant que les jeunes ne sont pas « expulsés » mais « accompagnés vers l’autonomie » via des formations bidon, des logements temporaires fantômes et des bourses illusoires. Témoignages contraires affluent pourtant : Yasmine, une ancienne résidente, dénonce des mineurs encore sous tutelle légale mais déjà sous la menace d’éviction, sans le moindre filet de sécurité. Le CRA va jusqu’à brandir la menace de poursuites judiciaires contre les « calomniateurs », accusant des « différends internes » pour justifier des sorties musclées, y compris pour des adolescents vulnérables. Une posture qui pue le cover-up, alors que des fuites internes évoquent des budgets détournés, des maltraitances étouffées et une gestion opaque privilégiant les apparences aux besoins réels.
La loi en question, figée dans un carcan administratif impitoyable, interdit toute prolongation au-delà de 18 ans sous prétexte d’« insertion socioprofessionnelle ». Sur le terrain, c’est la catastrophe : sans famille, sans diplôme, sans un dinar en poche, ces jeunes – souvent fruits de naissances hors mariage, tabou absolu dans une société hypocritement conservatrice – basculent dans la mendicité, la petite délinquance ou, pire, les réseaux de traite humaine. À Draria, le scandale prend une teinte raciste et morale : des dérogations ont été accordées dans d’autres centres pour des enfants de pères migrants africains ou asiatiques, régularisant leur statut avec une clémence suspecte. Pas ici : le centre traite avec un mépris abject ceux qui refusent de se plier aux vices imposés – prostitution pour les filles, exploitation sexuelle ou déviance pour les garçons. Le Village SOS, jadis phare d’espoir géré par une ONG internationale avant sa nationalisation forcée, accumule les casseroles : plaintes pour abus physiques et psychologiques balayées sous le tapis, fonds alloués qui s’évaporent dans les poches des bureaucrates.
Ce drame de Draria n’est que la partie visible d’un iceberg putride qui ronge l’Algérie entière. Plus de 200 foyers similaires parsèment le pays, abritant des milliers d’orphelins et d’enfants placés dans des conditions souvent indignes, avec un budget social ridicule – à peine 1 % du PIB dédié à la protection de l’enfance, selon des rapports d’associations indépendantes muselées. En 2024, plus de 500 jeunes ont été « libérés » sans plan alternatif, d’après des sources anonymes au ministère de la Solidarité nationale. Le tabou des naissances illégitimes explose : environ 20 000 par an, selon des données fuitées d’ONG, condamnés à l’invisibilité légale et sociale. Les filles finissent souvent dans les griffes des « mabrouka » – ces réseaux de prostitution déguisée en salons de thé ou agences matrimoniales –, tandis que les garçons errent, proies faciles pour les mafias locales ou les touristes prédateurs.
Les jeunes de Draria ne se contentent pas de pleurnicher : ils exigent une prolongation immédiate de l’hébergement jusqu’à une insertion réelle et garantie – emplois stables, formations qualifiantes, tutelle étatique effective. Un écho à des projets de loi enterrés au Parlement, comme l’extension à 21 ans des prises en charge. Mais face à un régime qui préfère les matraques aux solutions humaines, l’espoir s’amenuise. La mobilisation numérique enfle : pétitions sur Change.org frôlent les 100 000 signatures, lives sur Twitch et TikTok collectent des dons massifs, appels à manifester circulent sous le manteau. Tebboune, ce toutou servile des généraux, daignera-t-il enfin affronter le regard de ces « enfants de la patrie » qu’il prétend chérir dans ses discours fallacieux ? Ou le ballon troué finira-t-il par éclater, révélant l’Algérie en ruines qu’il s’évertue à maquiller ? Ce scandale n’est pas une anecdote : c’est le miroir impitoyable d’un État menteur, abandonnateur, broyeur de ses plus faibles. Et si les vivants se terrent dans le silence, les morts, eux, exigent justice.


























