Hamilton, 13 novembre 2025 – Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a lancé mercredi un appel pressant à l’arrêt des livraisons d’armes aux Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan, alors que le conflit interne dans ce pays d’Afrique de l’Est continue de s’intensifier.
Depuis avril 2023, le Soudan est déchiré par une lutte sanglante pour le pouvoir opposant l’armée régulière aux FSR, tous deux accusés de graves exactions. Selon les Nations unies, cette guerre constitue aujourd’hui la pire crise humanitaire dans le monde, avec des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés.
« Quelque chose doit être fait pour arrêter les livraisons d’armes et le soutien dont bénéficient les FSR, alors qu’ils continuent leurs avancées », a déclaré Marco Rubio devant la presse lors du sommet du G7 au Canada, où il a abordé la question avec ses homologues. Le secrétaire d’État américain a qualifié la situation d’« effroyable » et pointé du doigt la duplicité des paramilitaires : « Le problème fondamental est que les FSR s’engagent puis ne respectent jamais leurs engagements. »
Les FSR avaient pourtant affirmé la semaine dernière soutenir une trêve humanitaire internationale, mais ont intensifié leur offensive dans la région stratégique du Kordofan, aggravant la crise. Interrogé sur le rôle potentiel de certains pays du Golfe, dont les Émirats arabes unis, dans l’acheminement d’armes vers les FSR, Rubio a choisi de ne pas nommer directement les États concernés. « Nous savons par quels pays ces armes transitent, et nous allons leur faire comprendre que cela nuit à leur image et à celle de la communauté internationale », a-t-il précisé.
L’appel américain a été rejoint par la France. Le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, a insisté mercredi devant le Sénat sur le respect scrupuleux de l’embargo sur les armes et sur l’importance que tous les pays s’y conforment. Cette mise en garde survient alors que les Émirats arabes unis, proches partenaires à la fois de Washington et de Paris, sont accusés par plusieurs ONG de soutenir les FSR, des accusations systématiquement démenties par Abou Dabi.
Le conflit soudanais a connu un tournant dramatique fin octobre, avec la prise par les FSR de la ville d’El-Facher, dernier bastion de l’armée dans le Darfour, marquant une nouvelle escalade dans ce conflit déjà dévastateur. La communauté internationale reste sous pression pour trouver des mécanismes de contrôle et limiter la prolifération des armes, alors que la population civile continue de payer le prix fort.


























