Donald Trump a repris l’offensive vendredi dans l’affaire Jeffrey Epstein, exigeant l’ouverture d’une enquête fédérale sur les liens présumés entre le financier sexuel et plusieurs personnalités démocrates, parmi lesquelles l’ancien président Bill Clinton. Cette initiative survient alors que les relations de Trump avec Epstein continuent de susciter interrogations et critiques.
Le président américain a demandé au ministère de la Justice et au FBI d’examiner les relations entre Epstein et des figures telles que Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor sous Clinton, l’investisseur Reid Hoffman, la banque JPMorgan Chase ainsi que « beaucoup d’autres personnes et institutions ». « Les dossiers montrent que ces hommes, et de nombreux autres, ont passé beaucoup de temps avec Epstein », a affirmé Trump, sans fournir de preuves concrètes.
La ministre de la Justice, Pam Bondi, a assuré sur X que ses services traiteraient cette enquête « avec diligence et honnêteté pour donner des réponses au peuple américain », précisant qu’elle confiait le dossier à Jay Clayton, ancien patron de la SEC nommé procureur par Donald Trump.
Cette offensive intervient après que le ministère de la Justice et le FBI aient conclu en juillet qu’« aucune preuve n’avait été découverte permettant de fonder une enquête contre des personnes jusqu’ici non poursuivies ». Les deux institutions avaient également jugé qu’il n’était « pas pertinent » de rendre publics les fameux « Epstein files ».
La position des autorités fédérales a provoqué l’incompréhension et la colère au sein du mouvement « MAGA » (Make America Great Again). Pendant sa campagne, Donald Trump avait promis des révélations explosives sur cette affaire. Mais une fois revenu au pouvoir, l’ancien promoteur immobilier, qui a fréquenté Epstein à New York avant de se brouiller avec lui, avait tenté de clore le dossier.
Vendredi, Trump a de nouveau dénoncé ce qu’il appelle la « supercherie Epstein » orchestrée par les démocrates et critiqué des républicains favorables à la publication du dossier par le Congrès. La Chambre des représentants devrait examiner la semaine prochaine une proposition de loi visant à rendre publics ces documents. Dans une lettre adressée au Congrès, des victimes de Jeffrey Epstein ont exhorté les parlementaires à agir : « Vous avez la possibilité de voter pour publier le dossier Epstein, et avec cela, tenir une promesse que le peuple américain attend depuis bien trop longtemps. Nous vous implorons de le faire ».
L’affaire a été relancée cette semaine par la publication de courriels de Jeffrey Epstein, révélant un carnet d’adresses très fourni. Certains échanges impliqueraient Donald Trump, qui aurait « su à propos des filles » agressées et « passé plusieurs heures » avec l’une d’elles, selon des emails dévoilés par des parlementaires démocrates. Parmi ces messages figurent des échanges avec Larry Summers. En 2017, l’ancien président de Harvard avait écrit à Epstein : « Comment ça va la vie fortunée et dissolue ? », Epstein répondant : « Quand nous nous verrons, je m’efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington ! ».
Bill Clinton avait également fréquenté Epstein dans les années 1990 et 2000. Quant à JPMorgan Chase, accusée d’avoir facilité les agissements du financier, la banque avait accepté en 2023 de verser 290 millions de dollars aux victimes présumées pour éviter un procès médiatique. Un porte-parole a déclaré : « Nous regrettons les relations que nous avons eues avec cet homme mais nous ne l’avons pas aidé à commettre ses actions odieuses ».
Avec sa complice Ghislaine Maxwell, Epstein faisait venir des mineures dans ses résidences de New York et de Floride pour les agresser sous prétexte de massages. Il est mort en prison en 2019, par suicide selon les autorités, tandis que Maxwell purge actuellement une peine de 20 ans pour exploitation sexuelle.



























