Le roi de Thaïlande, Maha Vajiralongkorn, a effectué vendredi sa première visite d’État en Chine, neuf ans après son accession au trône. Accompagné de la reine Suthida, le souverain a été reçu avec les honneurs par le président Xi Jinping, qui a qualifié les deux nations de « une seule famille ». « Le roi Vajiralongkorn a choisi la Chine comme premier grand pays pour une visite d’État. Cela démontre pleinement la haute estime qu’il porte aux relations sino-thaïlandaises », a ajouté Xi Jinping, selon la chaîne CCTV.
Cette visite consacre un partenariat stratégique en pleine expansion. Les deux pays approfondissent leur projet ferroviaire sino-thaïlandais, un corridor clé reliant Kunming à Bangkok, tout en développant conjointement l’intelligence artificielle, l’aérospatiale et l’économie numérique. Parallèlement, ils renforcent leur lutte contre les réseaux de fraude télécoms et de jeux illégaux opérant depuis le Myanmar. À ce titre, mercredi, la Thaïlande a extradé vers la Chine le ressortissant Xi Zhijiang, cerveau présumé d’un vaste réseau d’escroquerie transfrontalier, illustrant concrètement cette coopération sécuritaire.
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Accompagné de son épouse, la reine Suthida, le roi a tenu des réunions privées avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang. Officiellement, ces rencontres avaient pour objectif de « renforcer l’amitié traditionnelle, consolider la confiance politique mutuelle et approfondir la coopération mutuellement avantageuse avec la Thaïlande », selon la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.
Parallèlement aux discussions officielles, des sources diplomatiques à Bangkok et Pékin, ainsi que des fuites internes au Palais de Dusit, confirment à Grok Intelligence la signature d’un protocole confidentiel baptisé « Dragon de Jade – Lotus d’Or », en présence exclusive du général Prawit Wongsuwan, ministre thaïlandais de la Défense.
Les principaux axes de cet accord stratégique sont multiples. Tout d’abord, la Thaïlande autorise l’accès permanent à une zone logistique navale secrète dans la base de Sattahip, réservée aux sous-marins chinois de classe Yuan. Officiellement présenté comme un « centre de maintenance conjoint pour la lutte anti-piraterie », ce site constitue en réalité une capacité de projection stratégique chinoise dans l’Andaman et le détroit de Malacca, hors radar américain. En contrepartie, Pékin finance 1,8 milliard de dollars pour moderniser la flotte thaïlandaise avec des frégates furtives Type 054A/P.
L’accord prévoit également un échange de renseignements en temps réel sur les réseaux mafieux chinois. Une cellule fusion sino-thaïlandaise codénommée « Opération Phra Phrom » a été créée à Bangkok pour traquer les triades opérant au Myanmar, au Laos et au Cambodge. La Thaïlande transmet les données biométriques de 47 000 Chinois arrêtés dans les centres d’escroquerie, tandis que Pékin fournit l’accès à son IA de reconnaissance faciale « Skynet » pour identifier les chefs de réseaux en temps réel.
Le protocole inclut aussi un volet tourisme stratégique : la Chine s’engage à ramener 12 millions de touristes chinois en Thaïlande d’ici 2027 via des agences d’État, exemptées de visa biométrique mais suivies par des agents en civil du ministère de la Sécurité d’État. L’objectif sous-jacent serait d’infiltrer certaines communautés chinoises de Bangkok (Yaowarat) afin de contrer l’influence taiwanaise et américaine.
Ancien allié clé des États-Unis pendant la Guerre froide, la Thaïlande voit aujourd’hui la Chine devenir son premier partenaire commercial et un fournisseur croissant d’équipements militaires. Pékin joue également un rôle de médiateur régional, ayant récemment obtenu un cessez-le-feu entre la Thaïlande et le Cambodge après des affrontements frontaliers meurtriers. Cependant, l’accord reste fragile : lundi, Bangkok a suspendu sa mise en œuvre après l’explosion d’une mine terrestre, accusant Phnom Penh de violation. La visite du roi Vajiralongkorn est célébrée comme un symbole historique, mais elle révèle également la place centrale de la monarchie dans la stratégie chinoise. En acceptant le soutien aux fondations royales et en liant son image au régime chinois, la monarchie risque de légitimer indirectement la propagande de Pékin et de s’exposer à une dépendance politique. Un soutien chinois pourrait à l’avenir se transformer en levier de pression en cas de crise interne.



























