Le Caire, 25 novembre 2025 – L’affaire de l’école internationale Seeds, située à Al-Salam City au nord-est du Caire, a ravivé l’indignation nationale contre les violences sexuelles faites aux enfants. Plusieurs enfants âgés de 3 à 5 ans auraient été victimes d’agressions sexuelles par un employé de l’établissement, possiblement le chauffeur de l’école. La diffusion virale de vidéos et témoignages anonymes sur les réseaux sociaux a provoqué une vague de colère et accéléré les appels à un renforcement législatif.
Les plaintes des parents ont émergé la semaine dernière et ont rapidement mobilisé l’attention des autorités et de l’opinion publique. Le parquet du Caire a ouvert une enquête criminelle urgente, plaçant le suspect principal en détention provisoire. Au moins cinq enfants ont été examinés médicalement et psychologiquement, avec le soutien du Conseil national de l’enfance et de la maternité (NCCM) et d’experts indépendants.
L’école a été fermée administrativement, tandis qu’une inspection approfondie est en cours et que d’autres employés sont interrogés pour négligence présumée. Des manifestations spontanées ont eu lieu devant l’école et au siège du ministère de l’Éducation, et les hashtags (#JusticePourLesEnfantsSeeds) et (#ProtectionDeL’Enfant) ont atteint des millions de vues sur X et Facebook en moins de 24 heures.
Les points clés de l’amendement reflètent une volonté de renforcer à la fois la répression et la prévention. Ainsi, les sanctions sont durcies, avec des peines minimales de 15 à 25 ans pour les agressions sexuelles sur mineurs, assorties de la perpétuité en cas de récidive ou d’abus d’autorité. Parallèlement, l’extension des infractions prévoit que la « négligence grave », comme l’absence de surveillance dans les écoles, devienne un délit passible de 2 à 5 ans de prison et d’amendes pouvant atteindre 500 000 EGP, ce qui marque un tournant par rapport aux sanctions administratives actuelles.
Pour compléter ce volet répressif, des mesures préventives sont introduites, incluant la vérification obligatoire des antécédents judiciaires pour tout personnel en contact avec des enfants, ainsi que la création d’un guide national de protection de l’enfance assorti de formations annuelles obligatoires pour les institutions publiques et privées. Enfin, des campagnes de sensibilisation seront menées en partenariat avec le ministère de l’Éducation et les médias afin de promouvoir les signalements précoces et de renforcer la vigilance collective.
La présidente du NCCM, Dr. Sahar El-Sunbati, a souligné que « la protection de l’enfant est une responsabilité commune. Dénoncer rapidement permet une intervention immédiate pour prévenir tout mal supplémentaire », rappelant que la législation seule ne suffit pas sans l’engagement de tous les acteurs.
Le ministère de la Justice prévoit une audience accélérée au Parlement la semaine prochaine pour débattre de l’amendement. Les ONG, dont Human Rights Watch et l’UNICEF, saluent l’initiative mais soulignent que l’efficacité dépendra de l’application concrète des lois.


























