Confronté à une série de scandales sexuels et d’affaires de corruption au sein du Parti socialiste au pouvoir, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a choisi lundi de maintenir le cap, rejetant à la fois la tenue d’élections anticipées et un remaniement gouvernemental d’ampleur.
Ces affaires ont dominé la dernière conférence de presse de l’année, convoquée pour dresser le bilan de l’action gouvernementale en 2025. Prenant les devants, M. Sánchez a abordé lui-même la série de scandales qui secoue son parti et l’actualité politique nationale.
Le chef du gouvernement a débuté par les affaires à caractère sexuel, révélant les contradictions entre les engagements féministes du PSOE et les comportements reprochés à certains de ses membres. « L’engagement du gouvernement et du Parti socialiste envers le féminisme est absolu », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant que « comme tout le monde, nous avons commis des erreurs ». Il a néanmoins refusé de recevoir « des leçons » de la droite, qui multiplie les attaques depuis la révélation de ces affaires.
Parmi les cas les plus embarrassants figure celui de Francisco Salazar, ancien collaborateur de La Moncloa, écarté discrètement pour « comportements inappropriés » à caractère sexuel. Le traitement tardif de cette affaire, laissant les plaignantes sans réponse pendant plusieurs mois, a été qualifié d’ »échec » par M. Sánchez. Le Premier ministre a toutefois insisté sur la « ferme riposte » du PSOE face à ces comportements.
Autre pilier de sa communication : la lutte contre la corruption. L’image de « Monsieur Propre » de M. Sánchez a été fragilisée par une série d’affaires impliquant notamment son épouse, Begoña Gómez, et son frère David, tous deux prochainement jugés. Une dizaine d’enquêtes sont en cours, parmi lesquelles « l’affaire Koldo », concernant l’ancien ministre des Transports José Luis Ábalos, bras droit de M. Sánchez, actuellement en détention provisoire.
Face à ces critiques, le Premier ministre a rappelé que « la corruption systémique, qui affectait tout le système démocratique, s’est achevée avec le départ du Parti populaire en 2018 ». Il a ajouté que, contrairement à l’époque de la droite, « aujourd’hui nous agissons fermement » et qu’aucun cas de financement illégal du PSOE n’a été établi.
Malgré la pression de son allié de gauche radicale, le parti Sumar, réclamant un profond renouvellement du gouvernement, M. Sánchez a exclu tout remaniement majeur et tout scrutin anticipé. « Nous nous sentons pleins d’énergie et donnerons le meilleur de nous-mêmes dans la seconde partie de la législature », a-t-il déclaré, confirmant que celle-ci s’achèvera en 2027.
Son partenaire de coalition, le ministre de la Culture et porte-parole de Sumar, Ernest Urtasun, a cependant averti que « l’immobilisme n’était pas une option » et réclamé une « transformation en profondeur » de l’exécutif.



























